lundi 23 mai 2022

Le temps et rien d'autre


 L'illustration vient du média Ricochets.

Le temps semble s'accélérer.

Nous avons pourtant décidé que rien ne presse. Les aller-retour Allier-Bretagne-Allier nous permettent de continuer à déballer ensemble le cadeau perpétuel qu'est notre relation. Réciprocité. Chronophage. Nous devrons prendre une décision cet automne. 

Du temps, j'en ai dépensé pas mal pour venir à bout de mon dossier retraite, que je suis sensée prendre au 1er novembre. En feuilletant les bulletins de salaire de... 1978, pour compléter, sans relâche, les périodes "manquantes" pour la complémentaire (mais complètes pour la Carsat 😣), j'ai réalisé quelle longue vie de labeur j'ai eu. Çа suffit je trouve.

Je voudrais juste profiter, me perfectionner en russe, écrire pour moi, voyager, jardiner, danser.

Pourtant, avec 12 trimestres d'avance, il me faut travailler encore un peu, pour compléter mes revenus.

Alors j'y retourne, en y mettant de l'intérêt, parfois même de la joie. Une forme de gratitude pour cette sécurité un peu frustrante d'ancienne pauvre.


jeudi 19 mai 2022

J'ai descendu dans mon jardin

La vie n'est qu'un passage. 

Quelle qu'en soit la durée, il faut savoir s'y installer et y prendre ses aises.

Bien que sachant que je ne vieillirai pas ici, j'ai pris le temps de faire un vrai jardin de ce carré de pelouse stérile.


Ceint de murets, en contrebas d'un puits à sec, à l'avant poste d'une friche d'acacias et d'orties, il bénéficie d'une sorte de micro-climat : un peu moins gélif l'hiver, moins plombé l'été.

Quand il est là, Dantchik y travaille avec moi. J'aime bien. Comme j'aime me dire que les ribambelles de fraises attendent les petites mains de Vania. Mais je m'y trouve bien, seule, aussi. 

Partie deux semaines en Bretagne, j'ai cru le retrouver grillé par des températures caniculaires privées d'eau. Mais non. Bien qu'il fut temps, il avait tenu le choc. C'est que je paille tout afin de limiter l'évaporation,  et que je tonds très peu, pour diminuer la température au sol. A peine une allée de circulation, et un carré pour sécher le linge.

A part les plants du potager, tout a été offert ou maraudé.

Je partage ma production avec les bestioles. Je leur laisse les déchets de la salade à couper, les montées en graines et la taille des cardes. Je ne déplore à ce jour que la perte d'un pied de concombre. Je laisse monter en arbuste le vieux chou palmier qui me régale les yeux après avoir contenté mon estomac tout l'hiver.

En cet étouffant mai, qui ne laisse rien présager de bon, je fais abstraction du vacarme du monde, en descendant mon plateau de petit-déjeuner, dans la fraîcheur de l'ombre qui s'étire assez tard dans la matinée.

C'est pas bien, mais je lis en mangeant, j'aime bien m'instruire chaque jour, après avoir pris le temps d'admirer ce miracle de pétales colorés, de tendres artichauts, de blettes jaunes et rouges, et de coussinets de trèfle blanc. Quelques cerises viennent enguirlander le petit arbre planté à l'automne. Les deux pieds de vignes partent à l'assaut du puits.

J'y travaille encore une heure, à la fraîche. Cette bouffée d'air frais remplace la gym matinale et la méditation hivernales.

Je m'y détends.

Je m'y retrouve.

Je m'y inspire.


lundi 16 mai 2022

Mont et Merveille

 Je veux partager avec vous cet enchantement d'une après-midi passée au Mont St Michel avec les enfants de Dantchik. Le genre d'activités qui crée des liens et des souvenirs inoubliables.

Ils avaient réservé une sortie guidée dans la Baie et franchement c'est à faire. 




Pieds nus dans la tangue (l'argile très glissante qui recouvre le sable), dans l'eau des rivières, et à pieds joints sur le trampoline des sables mouvants, nous n'avons pas vu le temps passer.


Au retour, un peu cuits, nous avons grimpé jusqu'à l'abbaye. Une merveille architecturale, construite sur une très petite surface finalement. Nous n'avons rien lâché face aux jeunes, dans les escaliers qui n'en finissent pas.






Jésus dans les limbes.

L'ancienne salle de réfectoire de la congrégation.






Adam et Eve chassés du paradis.

La roue de ravitaillement de l'ancienne prison.

Comme on fait son nid on se couche...


L'orage annoncé avait conduit les guides à la journée (traversée de la baie) à annuler la sortie le matin, surtout que des pèlerins étaient restés coincés la veille au soir, par le mascaret, dans la chapelle de St Aubert. Nous étions très peu nombreux sur le sable et derrière le Mont.

La pluie et la grêle ne se sont finalement abattues qu'au retour, quand nous étions dans la navette. Le temps d'arriver à la voiture, nous étions trempés, épuisés, et heureux.

Petite digression pour parler des sous : un euro le pipi, la dame perçoit un salaire, les pièces sont pour la commune, et c'est nickel propre. En revanche, alors que le prix a doublé en un an, elle n'a pas vu la moindre augmentation.

Le prix de la sortie : 10 euros par personne, pour un guide excellent, c'est très mesuré.

Il existe encore un accueil pélerin sur le Mont, nuit et petit déjeuner en donativo (30 euros conseillés, si on peut). Cela me plairait bien de passer de coquillette à miquelote. Puis de redescendre à St Jacques par le chemin côtier.

Les jeunes avaient préparé des sandwichs, et heureusement, vu le prix exorbitant des restaurants. Je ne parle même pas de l'omelette de la mère Poulard, 34 euros, nature. Mon berger qui me ravitaille en œufs en aurait une attaque. J'ai quand même payé un coup raisonnable dans un bistrot en fin de sortie, dans une établissement sans vue. Si tu vas le long des remparts, c'est le double.

Nous avons visité l'abbaye : 11 euros, un petit flyer explicatif bien suffisant. L'audioguide est en plus. C'est gratuit pour les demandeurs d'emploi, bénéficiaires des minimas sociaux, ainsi que tous les jeunes de l'Union européenne de moins de 25 ans.

Comme d'habitude, j'ai rapporté, pour mon frigo, un magnet à 4 euros, fabriqué en France (pas facile à trouver).


samedi 14 mai 2022

Le jugement de Pâris


 En visionnant ce reportage j'ai pensé : L'Ukraine ? Un confetti jusqu'ici dévoré par la corruption, sous couvert de nationalisme. Rien d'autre que la pomme de Pâris d'une guerre de Troie qui voit s'affronter deux hydres capitalistes.

D'une certaine manière, les fortunes obscènes dominantes occidentales, tout aussi écœurantes, en deviendraient.. acceptables.
Propres.
Certes, moins 250 milliards €, en deux mois, c'est la perte essuyée par les grandes fortunes russes.
Sans aucun effet sur les décisions du Kremlin.
Néanmoins, j'attends avec impatience le jour où "une centaine d'agents de Bercy" travailleront à temps complet sur le financement des biens, le "mélange argent public et entreprise privée" , le "recours à des prête-noms pour s'abriter derrière des montages complexes", ainsi que l'appropriation ses espaces publics littoraux de nos oligarques français.
Pendant que l'on regarde à l'est,
🤔 qui finance la chasse aux yachts de l'ex-agent de la CIA ?

Vous reprendrez bien un peu de laïcité ?


 

On s'est fait la malle

 Récemment équipé d'une malle Campinambulle, fabriquée au sud de mon département, Berlingo chéri avait hâte de prendre la route.

En attendant notre road trip en Toscane, nous sommes donc partis le tester à une heure et demi de chez nous, sur la presqu'île de Crozon, qu'aucun de nous n'avait déjà exploré. Elle est parcourue, le long des côtes découpées, par le GR34, et la pointe nord fait face à la rade de Brest. 




On a beaucoup aimé.

La malle comprend une couchette, dotée d'un matelas pliable en 3 parties de l'atelier de Morphée. Confort impeccable, surtout vu le prix.

Nous avons aussi deux oreillers Action, en fibres de bambou, de 40x 60 (8.95€ pièce), ainsi qu'un auvent Wing / Vaude de hayon.
J'ai enfin deux déflecteurs sur mes vitres avant, qui me permettent de les laisser entrouvertes, même s'il pleut. C'est mieux contre la condensation. Pas encore de rideaux, je coince des paréos dans les fenêtres, et on complète avec notre habituel pare-soleil de pare-brise.
En dehors de la magnificence des lieux, nous avons apprécié le couchage, la cuisine de plein air, la douche sous l'auvent.



Sur deux jours, il nous a manqué notre habituelle glacière électrique (Lidl...), trop haute pour passer sous la couchette. (Nous n'avons pas le budget pour un frigo plat). Pour la Bretagne au printemps ça passe, pour l'Italie en juin, il faudra trouver une solution.
Il nous manque encore de petits ustensiles, un grille-pain pour le gaz par exemple, petit miroir pour le rasage de monsieur, crochets magnétiques caoutchoutés, mais on était pas mal.
A propos du gaz, énormes différences de prix (6 à 10 euros) sur la 907. Les moins chers : brico dépôt (52 €) et Leclerc (55 €) On a fait le choix de ne pas en avoir d'avance.
Petite erreur d'appréciation, on n'était pas tout à fait à plat... on n'avait pas de cales, il était tard, et on avait déjà monté l'auvent. Donc, on a dormi à l'inverse de nos habitudes, et surtout coincé la tiroir de cuisine, qui ne restait pas ouvert.
J'ai une cuvette pliante achetée chez Lidl l'an dernier, ainsi qu'une autre normale pour la vaisselle.
Pour l'eau, j'ai deux bidons gratuits de 5 L (qui contenait du vinaigre et de l'eau distillée). C'est un bon choix : plus facile à entreposer, moins lourd à porter. Cependant il nous faut un autre bidon de 5 L, avec un large goulot, plus pratique qu'une cuvette pour la douche. En attendant une bouteille coupée peut faire l'affaire.
Ravitaillement aux cimetières.
Nous avions pris nos sacs de couchage, mais la prochaine fois on aura une couette. C'est plus sympa.
Quant au choix du lieu, je ne recommande pas trop Park4night. Tout le monde l'a, et les lieux proposés sont blindés de camping cars en rang d'oignon, même hors saison. Une bonne carte IGN, ou tout simplement google maps par satellite, permet de repérer des chemins sympas. Alors ça aussi beaucoup de gens l'utilisent, mais ce n'est pas tout le monde qui se lance.
Nous avons dormi plage du Lostmarc'h, vers la pointe de la Chèvre.



L'avantage de la voiture c'est qu'on passe sous les portiques. Ensuite, au parking du bas, il y a des groupes de surfeurs, mais aussi un tas de recoins herbeux où se poser. Certains sont barrés, et je comprends, car, hélas, on trouve toujours des détritus. Je ne comprends pas les gens qui laissent leur PQ et le reste. Si un chat est capable d'enterrer ses popos, on doit pouvoir le faire aussi, et ramener les papiers dans une poubelle.
Dîner et petits déjeuners somptueux dans ces paysages magiques.



On a hâte pour l'Italie, même si on sait qu'on doit se préparer à probablement aller en camping.
Voilà !
Si vous avez des questions, des suggestions...