L'attente c'est pas ben facile,
c'est comme quand on regardait la mire à la télé quand on était petit.
Je la regardais chez les autres,
on n'avait qu'une chaîne en noir et blanc.
Chez les autres, il y en avait deux,
en couleurs.
La mire donc était en couleur,
et c'est un peu comme ça que je me sens.
Immobile et gaie.
C'est pourtant pas la joie.
La carte scolaire est tombée,
ça fait mal.
Nos quatre postes allophones et enfants du voyage sont dans la charrette.
Trois postes polyvalents sont créés à la place.
Plus aucun maître G.
Ça va être la foire d'empoigne pour le mouvement,
Autant dire que je suis galvanisée pour mon projet d'expatriation.
Dans ma tête,
je fais déjà ma valise...
Et aujourd'hui,
journée réseau Casnav,
on ne peut pas dire que j'étais tirée vers le haut par la motivation.
Plombée.
Mais on a préparé à quatre une séquence sur les haikus en cycle 3,
avec différenciation pour les alllophones,
qui peut utilement être mise à profit pour d'autres élèves en difficulté.
Déjà,
les mains dans le cambouis,
ça détend le slip je trouve,
surtout avec mes super collègues.
Mais en plus,
j'ai croisé une conseillère péda qui s'en va en Chine au mois d'août.
Une qui a des ailes dans le dos,
comme moi,
et qui en plus, a été codofilienne,
il y a longtemps déjà,
ce qui n'en était pas moins intéressant.
Là, elle repart en laissant ici une fille étudiante à peine plus âgée que le kid.
D'un coup,
autour du café,
la journée s'est éclairée.