Petite frappe bien serrée dans son petit blouson, les cheveux brillants de gel, le regard torve, il s'approche de moi :
- Bonjour madame, vous me reconnaissez ?
- Je crains bien que non ?
- Ah bon ? Vous travaillez ?
La j'aperçois les petites dindes en train de glousser sur le banc du haut de la rue piétonne. La déconne des ado en goguette le mercredi après-midi...
- Oui je travaille. Je peux faire quelque chose pour vous ?
- J'ai peur (regard menaçant et re-gloussements en toile de fond)!
- Ah ben c'est normal ça, c'est que c'est dur la vie et que vous n'êtes pas armé pour l'affronter. Vous n'êtes pas encore fini, mais ça va s'arranger.
.... petit blanc à l'antenne, il cherche ses mots, je ne lui en laisse pas le temps .....
- Vous voulez un câlin gratuit ?
- heu, oui ...
Free hug donc.
- Voilà, au revoir.
Son sourire, trop trop cool !
Et les dindes ? La bouche en rond, et silencieuses ....
MDR (à l'intérieur ...)
Mon camp de base est désormais la Bretagne des bois. Dans le Bourbonnais je m'étais réparée. Ici je veux m'épanouir. Ce n'est pas toujours facile. Allées et venues du quotidien de Madame Nicole en pays Pourlet.
Affichage des articles dont le libellé est free hugs. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est free hugs. Afficher tous les articles
mercredi 7 octobre 2009
mercredi 6 mai 2009
Câlins en promo, prix sacrifiés ! ...
Quand j'arrive au pénitencier de quartier, je dis toujours "Bonjour monsieur".
A tout le monde.
Et je les vouvoie. C'est écrit dans le code de procédure pénale et je trouve que cette distance maître / élève c'est normal.
Ils aiment bien qu'on leur serre la main.
Je le fais
Parfois, c'est Noël, ou le jour du jugement, ou un transfert, et ils ont les larmes aux yeux.
Mais ce sont des hommes, et les hommes ne pleurent pas.
Surtout ici.
Mieux vaut crier, ou cogner. Ou mordre dans son oreiller, la nuit.
C'est là qu'il faudrait pouvoir leur ouvrir les bras.
C'est interdit bien sûr. Et même, ce serait dangereux. Déjà que certains prennent pour de la séduction le moindre petit signe poli d'intérêt.
Un peu lourd.
Parler, écrire : très peu, ils n'ont pas les mots.
J'essaie de les leur apprendre.
Qu'ils s'autorisent à exprimer leurs émotions. Ce n'est pas facile
Mais de temps en temps, ça fonctionne, et ça devient dur pour moi, juste à ce moment : accueillir l'émotion, sans l'encaisser.
Après ils sont fiers.
Comme n'importe lequel de mes élèves.
Je crois que ce sont les clés : la dignité dans le regard de l'autre, l'estime de soi et la capacité à s'exprimer, de manière adaptée, dans n'importe quelles circonstances.
Il faudrait leur apprendre à chanter.
(J'ai mis celle-ci qui est la plus mon trip, mais il y a aussi la version originale des Compagnons de la chanson, top has been, celle d'Yves Montand trop "crucifié du traversin", et celle de Raphaël qui m'agace même si toutes les minettes croient qu'il sait chanter.)
-------------------------------------------
Quand mes enfants étaient petits, ils adoraient les câlins. Un chagrin, un coup de fatigue, un besoin de tendresse ? Il nous suffisait d'ouvrir grand les bras et ils venaient reprendre une vie dans notre giron.
Ils ont grandi.
Beaucoup.
Et ce sont des garçons. Bientôt des hommes, du moins l'aîné.
Il veut aller au Hellfest ! N'importe quoi ...
Et bien sûr, plus de câlins, sauf en cas d'extrême urgence. Et encore ...
Trop la honte, ça craint.
-----------------------------------
Cette nuit j'ai rêvé d'un ami qui vit loin. C'était la première fois.
C'était dans une pièce lambrissée, on travaillait ensemble sur un projet.
Je cherchais la traduction d'un mot, dans une langue que je ne connais pas. Je ne la trouvais pas.
Ce n'était pas agaçant, mais fatigant.
Je me suis appuyée le dos au mur de bois, et j'ai pincé avec mes doigts là, entre les deux arcades sourcilières.
Il est venu, et il m'a prise dans ses bras. Pendant quelques secondes on est resté comme ça. Serrés très fort l'un contre l'autre.
C'était doux, c'était chaud, c'était bien.
Et après on s'est détaché.
Voilà.
--------------------------------------------
Ce monde serait très différent avec un peu plus de tendresse.
Pas de la pitié non, mais de la compassion.
Aucun enjeu.
Être ensemble, quelques secondes.
Respirer à la même allure.
Partager, pour un instant, même fugace, la joie, la peine.
Et s'envoler de nouveau, chacun de son côté.
Libres et légers.
Plus forts.
Il y a plein de vidéos là-dessus, mais j'aime bien celle-là :
A tout le monde.
Et je les vouvoie. C'est écrit dans le code de procédure pénale et je trouve que cette distance maître / élève c'est normal.
Ils aiment bien qu'on leur serre la main.
Je le fais
Parfois, c'est Noël, ou le jour du jugement, ou un transfert, et ils ont les larmes aux yeux.
Mais ce sont des hommes, et les hommes ne pleurent pas.
Surtout ici.
Mieux vaut crier, ou cogner. Ou mordre dans son oreiller, la nuit.
C'est là qu'il faudrait pouvoir leur ouvrir les bras.
C'est interdit bien sûr. Et même, ce serait dangereux. Déjà que certains prennent pour de la séduction le moindre petit signe poli d'intérêt.
Un peu lourd.
Parler, écrire : très peu, ils n'ont pas les mots.
J'essaie de les leur apprendre.
Qu'ils s'autorisent à exprimer leurs émotions. Ce n'est pas facile
Mais de temps en temps, ça fonctionne, et ça devient dur pour moi, juste à ce moment : accueillir l'émotion, sans l'encaisser.
Après ils sont fiers.
Comme n'importe lequel de mes élèves.
Je crois que ce sont les clés : la dignité dans le regard de l'autre, l'estime de soi et la capacité à s'exprimer, de manière adaptée, dans n'importe quelles circonstances.
Il faudrait leur apprendre à chanter.
(J'ai mis celle-ci qui est la plus mon trip, mais il y a aussi la version originale des Compagnons de la chanson, top has been, celle d'Yves Montand trop "crucifié du traversin", et celle de Raphaël qui m'agace même si toutes les minettes croient qu'il sait chanter.)
-------------------------------------------
Quand mes enfants étaient petits, ils adoraient les câlins. Un chagrin, un coup de fatigue, un besoin de tendresse ? Il nous suffisait d'ouvrir grand les bras et ils venaient reprendre une vie dans notre giron.
Ils ont grandi.
Beaucoup.
Et ce sont des garçons. Bientôt des hommes, du moins l'aîné.
Il veut aller au Hellfest ! N'importe quoi ...
Et bien sûr, plus de câlins, sauf en cas d'extrême urgence. Et encore ...
Trop la honte, ça craint.
-----------------------------------
Cette nuit j'ai rêvé d'un ami qui vit loin. C'était la première fois.
C'était dans une pièce lambrissée, on travaillait ensemble sur un projet.
Je cherchais la traduction d'un mot, dans une langue que je ne connais pas. Je ne la trouvais pas.
Ce n'était pas agaçant, mais fatigant.
Je me suis appuyée le dos au mur de bois, et j'ai pincé avec mes doigts là, entre les deux arcades sourcilières.
Il est venu, et il m'a prise dans ses bras. Pendant quelques secondes on est resté comme ça. Serrés très fort l'un contre l'autre.
C'était doux, c'était chaud, c'était bien.
Et après on s'est détaché.
Voilà.
--------------------------------------------
Ce monde serait très différent avec un peu plus de tendresse.
Pas de la pitié non, mais de la compassion.
Aucun enjeu.
Être ensemble, quelques secondes.
Respirer à la même allure.
Partager, pour un instant, même fugace, la joie, la peine.
Et s'envoler de nouveau, chacun de son côté.
Libres et légers.
Plus forts.
Il y a plein de vidéos là-dessus, mais j'aime bien celle-là :
Inscription à :
Articles (Atom)