samedi 17 décembre 2011

Incorrigible

C'était la semaine dernière
message du jeudi de l'IA
ouverture des inscriptions pour l'obtention des certifications complémentaires
il y en a une en FLE
alors je me dis que ce serait bien de la passer
je regarde tout bien le B.O.
quelques rapport de jury
ce n'est pas une formalité
et je n'ai pas très envie de rédiger quoi que ce soit avant janvier...
alors j'en conclus
que ce sera pour l'année prochaine
avec un peu plus de bouteille sur le poste.
Puis
de fil en aiguille
j'en viens à monter un des mes habituels projets pharaoniques
avec usine à gaz clé en main...
Pourquoi s'arrêter là ?
Pourquoi pas un master de FLE
à partir de la validation des acquis de l'expérience ?
Oui
parce que je pourrais quitter l’Éducation nationale
et retourner dans l'édition...
ouai
à 60 ans ?!...
Et tout d'un coup
je ME vois,

en train de chercher les facs qui dispensent cet enseignement
les cours intensifs d'été...
Exactement
comme
il y a 25 ans
un jour
je me suis vue en train de me faire vomir
pour la énième fois
après m'être gavée
pour la énième fois.

Du remplissage de temps que je n'ai pas
de l'addiction au surbooking
au stress qu'il engendre
au mal-être qui en résulte

alors même que cette année
j'ai trié
et laissé tombé tout ce qui ne me paraissait pas essentiel

du grand n'importe quoi.

Et pourtant une attitude tellement familière
qu'elle en serait presque rassurante.
Oui
on reproduit les mêmes comportements pourris
parce qu'on en connaît les conséquences
alors que changer
c'est affronter l'inconnu
finalement.
Souvent, j'ai pensé que faire entrer une millième activité
au chausse-pied
dans un emploi du temps hypertendu
c'était une façon de ne pas me retrouver seule avec l'autre.
Mais maintenant,
c'est clair
je n'ai plus cette excuse.
Je crois que tout ça
c'est pour éviter de me retrouver confrontée à moi-même

à mes pensées.

Heureusement
mon instinct de conservation a pris le dessus.
ça m'a fait penser à la fin de ce film
la leçon de piano
le moment où elle choisit de vivre
(oui, bon OK, c'est aussi parce qu'Harvey Keitel
est tout à fait le genre de mec à pouvoir me réveiller si j'étais morte...)

J'ai mis la certification dans un coin de ma tête
pour quand mon deuxième fils aura quitté la maison
(et ce sera dès la prochaine rentrée...)
J'ai pensé que d'ici là
j'aurai peut-être surtout envie de recommencer à tricoter,
à coudre
à bricoler des trucs,
ce que je n'ai pas fait depuis des lustres
Puis,
j'ai éteint mon portable.
J'ai fermé les yeux.
Et j'ai réussi à ne rien faire pendant au moins
pffff
20 minutes.
Même pas peur.



Désolée, je n'ai pas trouvé la scène en français de France.

2 commentaires:

gren a dit…

oui c'est exactement ça : ne pas se retrouver confronté avec soi-même...

Citronnelle a dit…

Merci aussi de m'avoir rappeler ce film que j'aime tellement...