vendredi 26 décembre 2025

Guérir

Quand j'y repense, cette année 2025 aura été placée sous le signe de Ste Anne.

Un livre ouvert, celui de la connaissance et de la foi en, au moins, quelque chose de plus grand que nous.

Malgré les tangages et parfois même les cruels naufrages, j'ai eu l'impression d'avancer sur le chemin vers moi-même, celui de la guérison, une forme d'accomplissement. C'est assez confus à définir, c'est de l'ordre du ressenti, qui fait se dire chaque matin : "je suis là, je respire, je suis en sécurité".

Cela a vraiment commencé quand je suis venue conduire une enquête publique pour la restauration du bassin des Carmes du sanctuaire de Sainte-Anne d'Auray, où je n'étais jamais venue. Je me souviens de cette émotion qui m'a étreinte quand, à mon arrivée, j'ai vu surgir, de la  foisonnante verdure printanière, les premières pointes de granit.

Cette émotion ne m'a pas quittée quand le responsable du dossier m'a fait visiter les lieux.


J'y ai souvent repensé. Surtout quand j'ai eu l'impression de pouvoir laisser enfin derrière moi une profonde et douloureuse blessure, la soif de justice jamais étanchée, que je peux regarder comme on suit du doigt une ancienne cicatrice. Ou quand je me croise dans une glace et que je m'y reconnais.

Il se trouve que par un de ces raccourcis dont la vie a le secret, l'un de nos concerts de Noël chavan a été donné à Nohant Vic, sur le domaine de Georges Sand, sur lequel se trouve une minuscule chapelle dédiée à Sainte Anne.

Nous avons chanté dans l'auditorium, mais, dans la chapelle se trouve la copie, par Maurice Sand, d'un Delacroix peint sur le domaine et représentant Sainte Anne et Marie, ainsi que l'exposition temporaire d'une crèche bretonne.




Il faut dire au passage que malgré les trois longs aller-retour vers Embraud, où cette année j'ai, par choix, dormi au lieu d'aller chez des amis, les six concerts m'ont dotée d'un regain d'énergie que j'ai conservée dans mon nouvel appartement. 


Oui, encore un, mais cette fois j'ai envie de m'y poser vraiment et je profite chaque jour de ce choix que je ne vous ai pas raconté. Celui de quitter, début décembre, le logement investi en août, dont le propriétaire s'était révélé méprisant et grossier, tandis que je devais garer mon vélo dans le salon et me ruiner en armoires... 

Je suis désormais dans 70 euros de moins et 10 mètres carrés de plus, un immense placard dans chaque pièce, un garage, un bout de jardin à moi, une terrasse et des propriétaires respectueux et même attentionnés. Comme tu dirais Cécile : on n'est pas des lavettes ! 

Enfin, le réveillon de Noël, je l'ai passé à Sainte-Anne d'Auray, où les messes du 24 décembre valent le déplacement. A celle de 18.00, bondée, très familiale, le Breton des bois était avec moi. On peut dire que je lui ai pardonné, l'objet du délit étant désormais tenue à distance. J'ai compris que sa grande turbulence à lui, la nécessité de faire un choix en quittant sa maison où il est si mal, mais qu'il se sent rassuré de connaître par cœur, l'a secoué au point de le désorienter totalement. C'est une chose que je sais devoir comprendre et accueillir.




Mais hélas je n'oublie pas et la confiance, si elle revient, ne sera plus jamais intacte. En attendant, il vient, aujourd'hui, d'accepter une offre d'achat inespérée, alors qu'il avait décidé de faire une pause en refusant les propositions de visite pour retirer la maison de la vente. C'est étrange parfois comme tout peut basculer d'un coup, d'un côté ou de l'autre du chemin.

Je suis finalement retournée, seule, à la messe de minuit, plus intime, plus longue, plus profonde.

Ce n'est pas une chose que je ferai tous les ans. Mais je suis contente d'avoir eu cette expérience, mes deux fils étant loin. Je termine cependant sur une autre déception masculine, celle de Franzouski, qui est en Russie dans la famille de sa femme, et s'est donc abstenu de m'appeler pour notre Noël en avance sur le calendrier orthodoxe. Je ne sais pas ce qui m'a fâchée le plus : le silence ou le "désolé" par sms quand j'ai exprimé ma tristesse.

Décidément cette fin d'année est étrange : nuages de déceptions et de tristesse, de passage dans le grand ciel bleu et libre d'une paix intérieure que je ne me souviens pas d'avoir connue avant.

Quelques images des illuminations de la Basilique

parce que, tout de même, Noël c'est la Nativité et l'espoir joyeux qu'elle suscite










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