Depuis la fin du stage CM2 la semaine dernièrej'ai fermé la porte du bureau sur le bazar qui l'encombrait.
Hier,
galvanisée à l'idée de gaspiller un peu de mon énergie quotidienne à retrouver mes repères dans ce fouillis
je n'ai pas imaginé d'autre choix
j'ai rangé.
Mercredi dernier
j'ai eu beau me faire violence
impossible d'aller bosser.
Ce matin,
comprenant que l'idée de rattraper ces quatre heures allait me pourrir les quatre prochaines semaines
je n'ai pas imaginé d'autre choix
je me suis levée.
Pour résumer
on peut dire que j'ai du mal à me lever,
que je déteste travailler pendant les vacances
surtout depuis que je ne prends plus de vraies vacances,
et que l'idée de perdre quatre heures de lumière en allant m'enfermer
alors que la pluie arrive de nouveau,
m'est totalement insupportable.
Pourtant,
ce matin
en préparant mon sac devant la fenêtre ouverte,
j'ai entendu les merles et la quantité incroyable d'oiseaux qui s'activent dans le jardin.
J'ai remarqué que les pivoines que j'avais massacrées en mars (période à laquelle j'ai eu l'idée saugrenue de les diviser et de les déplacer)
ont commencé à fleurir.
J'ai senti l'odeur entêtante du lilas,
qui fait pourtant piètre figure après ces longs jours de pluie et de vent.
En sortant prendre une photo, j'ai vu que les rhodo aussi
très en retard
s'ouvrent enfin.
Dans cet éclat soudain de vie joyeuse, qui envahit l'espace et le temps,
c'est étrange comme mon cœur sort de sa léthargie pour se remettre à battre,
et comme ma pensée - qui oscille en permanence sur une échelle barométrique allant du désespoir à l'euphorie -
bascule soudain du côté de ce présent infini qu'est la vie.
Il paraît que tout ce fatras fracassant,
c'est la faute à la crise du milieu de vie,
qui nous emprisonne entre des adolescents pas encore autonomes,
et des parents vieillissants qu'il nous faut prendre en charge,
nous confronte à l'idée de notre propre mort,
insidieusement obligés que nous sommes d'établir ce bilan navrant :
cinquante (et un) an déjà et qu'ai-je fait de ma vie ?
rien
ah ah
ça fait bien quarante-cinq ans au bas mot que je suis en pleine crise du milieu de vie...
ce qui fait que
quand au hasard d'une déambulation matinale de jardin,
entre deux photos,
je me penche sur un iris et que je découvre son parfum
pour la première fois
dans ce festival des sens qu'est un début de journée entre pelouse humide, ciel de traîne, parfums mêlés, pointillés de couleurs sur chambre de verdure, et trilles dopées aux phéromones,
je ne peux pas imaginer d'autre choix
que de saisir au vol
ce moment absolument parfait.
Là-dessus faut que j'y aille
je vais être en retard.
4 commentaires:
merci d'avoir pris un peu de temps pour partager ça!
PS: mon jardin me manque.......
mêmes ressentis
une fleur une goutte un oiseau suffit
merci
Souvent la nature nous réconcilie avec le quotidien... savoir faire la part des choses..
C'est si joliment dit
En marchant dans la campagne, sous le soleil, moi aussi, ce matin, je me suis sentie pleinement heureuse, parfaitement à ma place, bien tout simplement...
Sachons profiter de ces instants comme tu le fais !
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