C'est le moment que choisit le disque solaire pour apparaître franchement, transpercer l'azur et venir s'y imprimer dans le flamboiement délicat d'un halo brumeux. En se répandant, la douce lumière rasante faisait verdoyer l'herbe et miroiter les eaux. Elle l'aveuglait un peu, mais il aima cette chaleur. Des nuées de corbeaux commençaient à s'égailler. Une constellation de grues traversa son champ de vision.
Il aurait voulu les suivre, et, à cette idée, il fit une légère embardée qui le ramena brusquement à l'instant présent.
La route avançait toujours, lui aussi. Il se dit que, d'ici quelques heures, la glace aurait disparu, et qu'il ne pouvait plus se permettre d'être triste. Il se sentit apaisé.
Il ferma les yeux, soulagé.
Rien qu'un instant.
A peine le temps d'un clignement de paupières.
Trente-six chandelles, le cœur qui explose, la vie qui défile, les pneus qui hurlent sur le bitume.
Fondu au noir.
(to be continued...)
1 commentaire:
gloups!
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