J'aime qu'elle soit l'âme et que lui soit l'amour.
J'aime qu'ils se nourrissent l'un de l'autre.
J'aime qu'il lui pardonne ses erreurs (c'est une vilaine petite curieuse), qu'il l'aide quand elle traverse des épreuves insurmontables, qu'il ne l'abandonne jamais.
J'aime que l'histoire se termine joliment,
qu'ils aient une seconde chance,
et que leur fille s'appelle Volupté.
C'est un mythe avec de la beauté et, comme de juste, beaucoup de jalousie, un peu de maladresse et pas mal de malentendus dedans.
Tellement belle que les hommes l'admirent sans songer à l'épouser.
Elle est seule.
Magnifique.
Aphrodite jure sa perte.
Danger.
Mais heureusement, Éros, le fils d'Aphrodite, s'emmêle un peu le carquois, et se pique à sa propre flèche, tombe amoureux d'elle, et envoie le Zéphyr l'enlever de la montagne où elle attendait l'hideux serpent qui lui était promis.
Elle sent la nuit, quelqu'un se glisser entre les draps précieux de son lit de nacre, dans sa chambre d'or.
Il la rassure de mots doux, la caresse, elle n'a plus peur et s'abandonne au désir, à l'étreinte, au plaisir.
Il lui promet un bonheur éternel à condition qu'elle ne cherche jamais à savoir qui il est.
C'est troublant ça, l'idée que la longévité d'un couple, c'est peut-être de ne pas tout savoir de l'autre, de ne pas s'approprier son idée véritable, que notre part d'ombre, c'est aussi notre part de liberté qui fait briller la petite flamme.
Toussaint Dubreuil - Seconde moitié XVIème
Plume et pinceau, encre noire, rehauts de gouache blanche sur papier préparé lapis-lazuli
Elle se sent heureuse.
C'est-à-dire qu'elle serait heureuse s'il ne lui manquait pas quelque chose.
Pourquoi manque-t-il toujours quelque chose ?
Elle veut revoir sa famille, il fait venir ses sœurs.
Jalousie encore, hélas.
Elles persuadent Psyché que son amant est un monstre.
Leonard Limosin - 1534
Émail peint
Si elle l'aimait vraiment, douterait-elle de lui ?
S'il l'aimait vraiment, ne pourrait-il avoir confiance et lui dire la vérité ?
Toujours est-il qu'effrayée à l'idée d'être dévorée,
elle allume une lampe,
et,
ébahie,
contemple à sa lueur, la beauté de son compagnon.
Une goutte d'huile brûlante le réveille.
Il s'enfuit, et avec lui disparaît le palais, ses ors, son confort et sa sécurité.
Jacopo Zucchi - 1589
Huile sur toile
Elle veut en mourir, est sauvée.Aphrodite lui impose des épreuves.
Elle les accomplira, parce que lui, il est toujours là, dans l'ombre, à la soutenir, même quand elle se montre de nouveau trop curieuse.
Il n'est pas rancunier Eros.
Et il a bien raison.
L'amour est incompatible avec la rancœur.
Parfois découragée, elle tentera de mettre fin à ses jours.
Mais chaque fois, la vie est plus forte, elle se laisse convaincre, elle avance.
A la fin, l'âme et l'amour sont réunis,
et elle est immortelle.
L'âme immortelle.
C'est beau.
Toutes les photos ont été prises au Musée du Luxembourg, à Paris,
où se tient, jusqu'au 26 janvier, l'exposition "La Renaissance et le Rêve"
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