mercredi 25 mars 2020

Caminho portugues # 1 de Porto à Vila Cha - Samedi 22 février

Des journaux de confinements, vous pouvez en lire des tas.
On voit même resurgir des limbes de la blogosphère, des blogueuses montées en grade, qui reviennent à leurs premières amours.
Moi je vous propose de prendre l'air...pendant que je confie à ce journal, ce qu'il me reste des mes émotions cheminantes...

Je suis donc arrivée à Porto le vendredi 21 février en début d'après-midi.
---------------------------------------
Avec le recul, je me dis, c'est drôle que t'as annulé ton voyage en Louisiane pour entrer de nouveau en chemin.
Sinon, tu aurais été là-bas pendant les fêtes de Mardi-Gras.
Là où les touristes viennent de tout partout, pour danser et parader collés serrés...
La Louisiane laissait les bons temps rouler.
Après un trop long moment de déni, elle connaît asteure la progression pandémique la plus rapide du monde...

Mais ce jour là, je n'y pensais pas.
----------------------------------------
J'ai acheté mon credencial à la cathédrale.
J'ai cherché Saint-Jacques, qui n'était pas dans l'église, mais dans le musée à côté.



J'ai descendu et grimpé les ruelles étroites.


 Et puis je suis revenue à la nuit qui tombe tôt, pour dormir à l'auberge de jeunesse.
C'était beau.
J'ai jonglé : "un jour je reviendrai en touriste".


Le lendemain, un peu dubitative sur mes capacités physiques, je me suis engagée d'abord vers l'ouest.
J'ai ignoré l'itinéraire officiel balisé qui allonge le trajet pour contourner l'aéroport.
Longer le Douro.



Respirer.
Tourner vers le nord en suivant la côte, jusqu'à Castro de Saõ Paio. Un amas de pierres, à la jonction de deux plaques tectoniques.
Chargé de forces telluriques.
Marqué des premiers habitants qui durcissaient les pointes au feu sur les grands rochers de la plage.
Je ne voulais pas revenir en arrière pour dormir. J'ai poussé de quelques kilomètres pour rejoindre l'albergue de Vila Cha.
La nuit tombait, j'étais cuite.
Porte fermée.
J'ai appelé le numéro affiché, une jeune volontaire est arrivée quelques minutes plus tard.
Et j'ai passé une belle nuit, seule, confortable, tranquille.
J'avais franchi une première étape.





Village de pêcheurs et premiers signes à Matosinhos




Arrivée sur Castro Saõ Paio



Le temps de méditer, de pleurer, de sentir libre...







Totalement vide, mais très sympa (dans le tout petit musée local), l'albergue de Vila Cha.
Donativo, il y a de quoi préparer un petit déjeuner sommaire et des fruits.
Serviettes et couvertures, une rareté.

4 commentaires:

Barbara a dit…

bien mieux comme récit

eh oui bien mieux en effet ce choix...

c'était là que tu devais être, vivre, te ressourcer

dans tous les sens du terme

merci et à suivre alors
ps en plus de tes mots toujours justes et posés, les photos sont magnifiques
merci de partager ce chemin avec nous

j'ai beaucoup pensé à toi lorsque tu y étais
on suivait même la météo locale ch soir :)

bisous doux et nuit rêveuse j'espère

Madame Nicole a dit…

Oui pour les beaux rêves. Demain garde enfant soignant...

Barbara a dit…

@Coline bravo
je connais une autre enseignante qui s'est portée volontaire en Ile de France et va à l'école tous les jours ....

Bénédicte a dit…

Bonjour Coline,
Quel plaisir de lire ce post sur ton joli périple et l'introduction sur les blogueuses montées en grade qui ressortent des limbes m'a fait sourire ;-)

J'ai eu beaucoup d'émotion au commentaire sous la jolie photo "le temps de méditer, de pleurer, de se sentir libre". Cela m'a touché au coeur.

Chouette, j'ai encore de la lecture à poursuivre.
Amitiés