Au pied de mon arbre

Magie du moment présent,

de la pluie devenue trop rare,

du bocage plein de vie.

Magie de la mélancolie soluble dans le quotidien, les sourires et le printemps.

Et toutes les bulles des possibles qui gravitent autour de moi.

À mi-chemin du petit bois de peupliers,
Mon chêne favori étire sa ramure et l'incline délicatement,
À bénir, et la terre qui le porte, et tous ceux qui l'arpentent.
Il soupire d'aise quand son feuillage déployé palpite au souffle du vent.
Enfin il pleut !
Mon chêne favori est mon ancre formidable.
Que la conscience s'égare un peu vers ses cousins de l'autre bord, traversés de cette lumière crue empêtrée dans l'étouffante humidité,
il suffit d'un bruissement de feuilles, pour que l'esprit revienne s'amarrer au parfum de la terre mouillée,
à l'herbe drue du chemin,

au joyeux ramage des oiseaux de passage,

aux bêlements des brebis dénudées par la tonte.

Tout est parfait à l'ombre de mon chêne préféré.

Là.