vendredi 15 mai 2009

Primary male teachers preservation


En primaire, huit enseignants sur dix sont des enseignantes.
Lassée des combats tous azimuts pour les droits de ceci et la protection de cela, j'ai donc décidé de me recentrer sur un fondamental unique : la préservation et la réintroduction au sein du premier degré, d'une espèce rare, en voie de disparition: le maître.
En effet le maître est un élément non négligeable du biotope scolaire, en l'absence duquel les conditions de vie du milieu peuvent se trouver gravement détériorées.
Dans une école, la présence d'un maître a toujours un effet apaisant, voire même euphorisant, notamment sur les collègues sans mari et les enfants sans papa. Mais pas que ...
Il faut donc en prendre soin, et veiller à son bien-être, d'autant plus qu'il n'est pas génétiquement programmé pour certaines tâches, indispensables pourtant à la survie de l'espèce.
Ainsi le maître -et surtout le maître directeur -ne sait pas faire le café sans la machine S....o, très peu répandue dans les écoles en raison du coût élevé des consommables. Il doit donc déléguer cette mission à une personne plus qualifiée pour la mener à bien : une collègue, une Atsem, ou mieux l'EVS, puisqu'il s'agit d'une aide à la direction.
Sur ce chapitre on peut donc constater que le maître diffère assez peu dans ses mœurs de l'autre "non autonomous coffee male " : l'employé de bureau.
De même, on évitera de placer un maître en milieu maternelle hors la présence d'une Atsem, car la nature ne l'ayant pas doté des attributs permettant de faire face aux petits accidents quotidiens (les flaques de boue, les pipis, les cacas et les vomis) il ne sait même pas où sont rangés la serpillière et les vêtements de rechange.
En revanche, en présence de parents belliqueux, la musculature, même peu développée du maître, permet de dissuader bien des belligérants. Pour bénéficier de sa protection, il faut donc penser à attirer le maître à proximité des zones sensibles en lui laissant quelques appeaux sensoriels appétents. De simples biscuits et du chocolat feront l'affaire, puisque les boissons spiritueuses sont interdites dans l'enceinte scolaire.
Autre atout non négligeable, en l'absence du cantonnier, le maître sait déplacer une échelle double au-dessus des tables d'une classe exiguë, mouvoir une armoire pleine, transbahuter des sacs de terreau, des caisses de livres et des ramettes de papier, toutes sortes de manœuvres qu'il est recommandé aux maîtresses de se dispenser d'accomplir afin de préserver à la fois leurs ongles et leur dos. Retenez que le maître s'arrange toujours pour assurer, même s'il ne sait pas.
En principe.
Car il est des maîtres qui ne savent ni planter un clou, ni changer une ampoule, et peuvent même se révéler remarquablement démunis devant l'outil informatique. Dans ce cas ils font appel à leur mère dans l'établissement : la collègue éthologiste, celle qui sait murmurer à l'oreille des ordinateurs et de la photocopieuse.
On se demande alors comment ils feraient pour survivre dans l'éducation nationale sans mesure de protection adaptée...
Mais si l'on est assez ouvert pour faire abstraction des quelques défauts de conception du maître, et à moins de tomber sur un football addict, on n'aura que des avantages à s'offrir la compagnie de l'un d'entre eux.
En effet, le maître n'ayant pas les cordes vocales alignées sur la fréquence des crécelles il ne braille pas comme une poissonnière à travers la cour. Et s'il lui arrive, bien malgré lui, d'élever la voix c'est uniquement pour manifester son autorité, toujours légitime.
Par ailleurs, le maître se révèle très vite être un excellent confident, car, même avec charge d'âmes et de famille, il s'étend toujours très peu sur la question, ce qui laisse tout le temps de la récréation disponible pour le bassiner avec nos histoires.
Enfin, on notera que le maître, comme la maîtresse, est toujours beau, même quand il n'est pas gâté par la nature. C'est normal, c'est le maître.


NDLR. Toute ressemblance avec des collègues existant ou ayant existé serait purement fortuite.
Ou pas.

3 commentaires:

Karynefoodaddict a dit…

Oui, la maîtresse est toujours belle aussi, même grasse comme un loukoum...

Oui, le maître apaisse un groupe de maîtresses déchaînées!!! En fait, je trouve qu'il permet d'éviter les crêpage de chignon débiles des ambiances de filles!!!

Figure toi que normalement j'ai ma mute pour l'ouverture de classe et je vais bosser avec un maître directeur après mes années de solitude de chargée d'école!!! Je t'en dirai plus à la rentrée!!!

Madame Nicole a dit…

Tout est mieux quand on est deux ...
Mais ta mute, c'est dans le Puy-de-Dôme ?

Karynefoodaddict a dit…

Oh là là! oubliée, pliée...je n'ai pas eu la permut!!!