Mon camp de base est désormais la Bretagne des bois. Dans le Bourbonnais je m'étais réparée. Ici je veux m'épanouir. Ce n'est pas toujours facile. Allées et venues du quotidien de Madame Nicole en pays Pourlet.
dimanche 30 octobre 2011
vendredi 28 octobre 2011
Karaoké
Hier soir
à la télé, ils avaient programmé un show télévisé, avec en vedette, Calimero.
Calimero, président de son état, est la malheureuse victime de tous ces vilains banquiers, socialistes, et même -le complot est vaste- ses prédécesseurs à l'UE, qui l'ont empêché de nous conduire sur les voies de la croissance et de la sécurité qu'il se faisait fort de nous garantir en 2007.
N'est pas visionnaire qui veut.
Tandis que -très certainement- il expliquait à mes compatriotes comment rajouter un trou à la ceinture déjà serrée au dernier cran, j'ai décidé d'accompagner S. au karaoké.
Certes, n'ayant prévu aucune sortie, vu l'état de loque dans lequel je suis arrivée lundi, je n'avais aucune tenue adaptée. Je n'étais même pas maquillée, c'est dire. Néanmoins, une modeste tunique sur un jogpant a fait l'affaire, de toute façon je n'étais pas venue pour me faire remarquer, mais j'ai quand même pas pris la polaire. Il y a des limites au laisser-aller.
Ah, le dernier karaoké de la saison thermale !
Peu d'appelés, beaucoup d'élus, hier soir, tout le monde avait sa chance, et franchement, je n'ai pas regretté ma soirée.
D'abord, il y avait un type absolument fabuleux, le genre qui pèse 150kg, et que la scène transcende. Le look rock'n roll attittude, veste cuir à franges, bottes western, et lunettes noires,
mais qui assume.
Et vachement bien même.
Voix du tonnerre, champion toute catégorie de Johnny à Aznavour.
Le genre de type qui peut te chanter même le bottin, et que tout le public se lève pour faire les chorus girls.
Classe et respect.
Toutes celles qui sont là pour se marrer et choisissent des chansons drôles, des trucs que tu savais même pas que tu les connaissais par cœur, qui te rappellent plein de trucs, de la maternelle au lycée, en passant par ton premier baiser (avec la langue of course).
Les deux ado prépubères qui voudraient bien, mais qui n'osent pas, et que, même à deux micros, on n'entend pas.
Le type de 25 ans qui a un coup dans le nez, et qui demande un deuxième micro sans arrêt pour accompagner. Il connaît tout, même les vieux nanards, il meurt d'envie. Mais trop les flipettes pour venir tout seul sur scène. Pourtant, avec ce qu'il avait ingurgité, il aurait dû être largement déshinibé.
Et, la cherry on the (cup)cakes : celle qui chante faux. Mais alors faux. De quoi dérégler les sonotones les plus high-tech.
Faux
oui
mais qui y va
et qui y va franchement qui plus est.
Et ça, moi, j'admire.
Édit : j'avais malheureusement oublié mon appareil photo, et de toute façon, j'ai pas mon câble USB. Mais en hommage à tous les karaokéistes du monde, j'ai choisi ce morceau d'anthologie, sans lequel une soirée karaoké n'aurait certainement pas la même saveur.
à la télé, ils avaient programmé un show télévisé, avec en vedette, Calimero.
Calimero, président de son état, est la malheureuse victime de tous ces vilains banquiers, socialistes, et même -le complot est vaste- ses prédécesseurs à l'UE, qui l'ont empêché de nous conduire sur les voies de la croissance et de la sécurité qu'il se faisait fort de nous garantir en 2007.
N'est pas visionnaire qui veut.
Tandis que -très certainement- il expliquait à mes compatriotes comment rajouter un trou à la ceinture déjà serrée au dernier cran, j'ai décidé d'accompagner S. au karaoké.
Certes, n'ayant prévu aucune sortie, vu l'état de loque dans lequel je suis arrivée lundi, je n'avais aucune tenue adaptée. Je n'étais même pas maquillée, c'est dire. Néanmoins, une modeste tunique sur un jogpant a fait l'affaire, de toute façon je n'étais pas venue pour me faire remarquer, mais j'ai quand même pas pris la polaire. Il y a des limites au laisser-aller.
Ah, le dernier karaoké de la saison thermale !
Peu d'appelés, beaucoup d'élus, hier soir, tout le monde avait sa chance, et franchement, je n'ai pas regretté ma soirée.
D'abord, il y avait un type absolument fabuleux, le genre qui pèse 150kg, et que la scène transcende. Le look rock'n roll attittude, veste cuir à franges, bottes western, et lunettes noires,
mais qui assume.
Et vachement bien même.
Voix du tonnerre, champion toute catégorie de Johnny à Aznavour.
Le genre de type qui peut te chanter même le bottin, et que tout le public se lève pour faire les chorus girls.
Classe et respect.
Toutes celles qui sont là pour se marrer et choisissent des chansons drôles, des trucs que tu savais même pas que tu les connaissais par cœur, qui te rappellent plein de trucs, de la maternelle au lycée, en passant par ton premier baiser (avec la langue of course).
Les deux ado prépubères qui voudraient bien, mais qui n'osent pas, et que, même à deux micros, on n'entend pas.
Le type de 25 ans qui a un coup dans le nez, et qui demande un deuxième micro sans arrêt pour accompagner. Il connaît tout, même les vieux nanards, il meurt d'envie. Mais trop les flipettes pour venir tout seul sur scène. Pourtant, avec ce qu'il avait ingurgité, il aurait dû être largement déshinibé.
Et, la cherry on the (cup)cakes : celle qui chante faux. Mais alors faux. De quoi dérégler les sonotones les plus high-tech.
Faux
oui
mais qui y va
et qui y va franchement qui plus est.
Et ça, moi, j'admire.
Édit : j'avais malheureusement oublié mon appareil photo, et de toute façon, j'ai pas mon câble USB. Mais en hommage à tous les karaokéistes du monde, j'ai choisi ce morceau d'anthologie, sans lequel une soirée karaoké n'aurait certainement pas la même saveur.
mardi 25 octobre 2011
Fin de saison
C'est la dernière semaine de la saison.
Samedi, le centre ferme ses portes, et ne les rouvre qu'après Noël pour les skieurs.
Une station thermale en fin de saison, ce sont essentiellement des retraités, des places vides, le calme.
Des soldes à tout casser dans des boutiques habituellement hors de prix, parce que, dans quelques jours, ils virent tout, accrochent les racks de skis et de chaussures. De toute façon, non seulement j'ai raclé les fonds de tiroirs de mes derniers chèques vacances pour venir, mais en plus, la petite enveloppe bonus de mes ventes sur le Bon coin va financer mon passage chez le suédois de St-Etienne.
Plus de robe d'été, légère, qu'on enfile rapidement, même avec les cheveux un peu humides. Je frissonne parfois un peu. Mais enfiler un pull en cachemire à même la peau, c'est juste divin.
Les horaires qui changent, la piscine qui ferme plus tôt, personne sur le chemin, j'ai l'impression d'être seule au monde. La nuit qui vient vite, je n'aurai pas le temps de remonter à pied. Mais quel délice de pouvoir pour quelques jours encore, marcher le nez au vent, respirer le grondement du torrent, et me glisser dans l'eau thermale, rouge et tiède comme un bain romain.
Je prends mes repas en solo. C'est drôle, pour une fois, je n'ai pas envie de parler (si, si, ça m'arrive). J'entends les conversations des tables voisines, qui tournent essentiellement autour de la nourriture et des bonnes résolutions du retour, qui évaluent les calories de tout le menu. Moi je n'ai plus envie de m'interdire quoi que ce soit et je n'ai pas envie de parler de bouffe non plus. Juste de profiter de ce cadeau somptueux : pas de course, pas de qu'est-ce-qu'on-mange-ce-soir-y-a-rien-d'autre ?
Le serveur me demande à chaque repas si j'ai demandé un changement : ça ne risque pas, je ne sais pas ce qu'il va me servir...
On ne peut pas dire que l'énergie économisée du fait de mon abstinence verbale soit dédiée au silence intérieur. Ce serait même le contraire et c'est un vrai plaisir que de pouvoir laisser vagabonder mon esprit sans péril, ni souffrance, ne rien faire, lire, écrire, beaucoup, parce que j'ai le temps.
Le temps m'est un luxe, le seul auquel je ne puisse renoncer.
Samedi, le centre ferme ses portes, et ne les rouvre qu'après Noël pour les skieurs.
Une station thermale en fin de saison, ce sont essentiellement des retraités, des places vides, le calme.
Des soldes à tout casser dans des boutiques habituellement hors de prix, parce que, dans quelques jours, ils virent tout, accrochent les racks de skis et de chaussures. De toute façon, non seulement j'ai raclé les fonds de tiroirs de mes derniers chèques vacances pour venir, mais en plus, la petite enveloppe bonus de mes ventes sur le Bon coin va financer mon passage chez le suédois de St-Etienne.
Plus de robe d'été, légère, qu'on enfile rapidement, même avec les cheveux un peu humides. Je frissonne parfois un peu. Mais enfiler un pull en cachemire à même la peau, c'est juste divin.
Les horaires qui changent, la piscine qui ferme plus tôt, personne sur le chemin, j'ai l'impression d'être seule au monde. La nuit qui vient vite, je n'aurai pas le temps de remonter à pied. Mais quel délice de pouvoir pour quelques jours encore, marcher le nez au vent, respirer le grondement du torrent, et me glisser dans l'eau thermale, rouge et tiède comme un bain romain.
Je prends mes repas en solo. C'est drôle, pour une fois, je n'ai pas envie de parler (si, si, ça m'arrive). J'entends les conversations des tables voisines, qui tournent essentiellement autour de la nourriture et des bonnes résolutions du retour, qui évaluent les calories de tout le menu. Moi je n'ai plus envie de m'interdire quoi que ce soit et je n'ai pas envie de parler de bouffe non plus. Juste de profiter de ce cadeau somptueux : pas de course, pas de qu'est-ce-qu'on-mange-ce-soir-y-a-rien-d'autre ?
Le serveur me demande à chaque repas si j'ai demandé un changement : ça ne risque pas, je ne sais pas ce qu'il va me servir...
On ne peut pas dire que l'énergie économisée du fait de mon abstinence verbale soit dédiée au silence intérieur. Ce serait même le contraire et c'est un vrai plaisir que de pouvoir laisser vagabonder mon esprit sans péril, ni souffrance, ne rien faire, lire, écrire, beaucoup, parce que j'ai le temps.
Le temps m'est un luxe, le seul auquel je ne puisse renoncer.
vendredi 21 octobre 2011
Vacances
Je suis rentrée.
Je me suis dit : "ça y est, ce sont les vacances !"
J'ai posé mon sac.
Je l'aime bien mon sac cette année, avec plein de trucs, des jeux, des crayons de couleur, des bidules...
Je n'ai pas vu passer la période.
Pas de bulletin, pas de programmes,
sauf pour les aider sur ce qui leur pose vraiment problème : l'histoire, la géographie, le langage mathématique.
Je fixe des objectifs, avec leurs enseignants (ou pas), je fais des progressions.
Mais pas de paperasse inutile.
Bien sûr, le temps m'est compté.
Mais,
je pensais me sentir seule
et ce n'est pas vraiment le cas.
Déjà, je m'organise pour déjeuner dans des écoles sympa.
Et puis il y a les collègues qui ont envie d'échanger.
Alors on s'arrange, on se répartit les tâches, je traduis pendant un entretien avec des parents...
Parfois je me sens un tout petit peu utile, ça change de la culpabilité permanente de l'enseignant.
Et cette alternance de moments de communication, de travail avec les enfants, qui n'ont pas tous les mêmes besoins, et de trajets de solitude, de radio et de musique, c'est bon pour moi.
Parfois, il faut improviser, et ça aussi, c'est bon pour moi.
En dernière séance ce soir, un collège, quatre élèves, trois absents... Ils n'ont pas pensé à me prévenir.
J'avais préparé des évaluations en français, puisque je ne les avais jamais vus.
Le seul qui soit là me dit : "Je suis en France depuis 8 ans".
Je reste un peu interdite, en principe, il ne bénéficie plus du dispositif. Je remets le matériel dans mon sac.
On discute.
"J'aimerais bien faire mes devoirs quand vous venez, ceux qui sont difficiles, pour avoir de l'aide."
Bon, ça relève plus du soutien par l'établissement que de mon action. En même temps, si je viens pour trois, je peux en prendre un de plus.
Et puis, il a le brevet à la fin de l'année.
Il sort un bouquin de son sac : à lire pendant les vacances, contrôle à la rentrée.
"En fait, même quand je comprends un texte, je rate le contrôle : je ne comprends rien aux questions."
Le genre de truc qui m'énerve : comment font les mauvais lecteurs, ceux qui n'ont pas accès au sens ?
Mais là, on a une heure devant nous.
On lit la quatrième de couverture : c'est l'histoire d'une lycéenne de Jérusalem, qui jette une bouteille dans la mer, à Gaza, avec une lettre.
Je lui explique le contexte : la création de l’État d'Israël, la misère, les attentats...
Il ne sait rien de tout ça.
Comment comprendre un livre quand on ne sait rien de ce à quoi il se rapporte ?
Je lui propose de lui offrir la lecture des premiers chapitre, et on dépote : éléments de la situation d'énonciation, ligne chronologique, repérage des retours en arrière, constellation des personnages, champ lexical des attentats, substituts lexicaux pour Jérusalem...
"C'est le genre de question que tu auras au brevet."
Il commence à connecter avec ce qu'on attend de lui.
Mine de rien, j'ai lu un bon tiers du livre !
"Essaie de le terminer pendant les vacances, je reviens une fois avant le contrôle, on finira, et tu seras prêt."
Il part content.
Moi aussi.
Pas de bureau à ranger, d'angoisse pour la rentrée.
Vacances.
Édit : Chez nous on dit :"Vacances en Creuse, vacances heureuses",
et on rajoute "Vacances ailleurs, vacances meilleures".
Donc je pars lundi et je reviens samedi.
Parce que je le vaux bien.
Mais s'il y en a des qui veulent venir me voir aux prochaines échéances de ces vacances scandaleusement longues dont nous bénéficions trop souvent, y a qu'à demander.
Je me suis dit : "ça y est, ce sont les vacances !"
J'ai posé mon sac.
Je l'aime bien mon sac cette année, avec plein de trucs, des jeux, des crayons de couleur, des bidules...
Je n'ai pas vu passer la période.
Pas de bulletin, pas de programmes,
sauf pour les aider sur ce qui leur pose vraiment problème : l'histoire, la géographie, le langage mathématique.
Je fixe des objectifs, avec leurs enseignants (ou pas), je fais des progressions.
Mais pas de paperasse inutile.
Bien sûr, le temps m'est compté.
Mais,
je pensais me sentir seule
et ce n'est pas vraiment le cas.
Déjà, je m'organise pour déjeuner dans des écoles sympa.
Et puis il y a les collègues qui ont envie d'échanger.
Alors on s'arrange, on se répartit les tâches, je traduis pendant un entretien avec des parents...
Parfois je me sens un tout petit peu utile, ça change de la culpabilité permanente de l'enseignant.
Et cette alternance de moments de communication, de travail avec les enfants, qui n'ont pas tous les mêmes besoins, et de trajets de solitude, de radio et de musique, c'est bon pour moi.
Parfois, il faut improviser, et ça aussi, c'est bon pour moi.
En dernière séance ce soir, un collège, quatre élèves, trois absents... Ils n'ont pas pensé à me prévenir.
J'avais préparé des évaluations en français, puisque je ne les avais jamais vus.
Le seul qui soit là me dit : "Je suis en France depuis 8 ans".
Je reste un peu interdite, en principe, il ne bénéficie plus du dispositif. Je remets le matériel dans mon sac.
On discute.
"J'aimerais bien faire mes devoirs quand vous venez, ceux qui sont difficiles, pour avoir de l'aide."
Bon, ça relève plus du soutien par l'établissement que de mon action. En même temps, si je viens pour trois, je peux en prendre un de plus.
Et puis, il a le brevet à la fin de l'année.
Il sort un bouquin de son sac : à lire pendant les vacances, contrôle à la rentrée.
"En fait, même quand je comprends un texte, je rate le contrôle : je ne comprends rien aux questions."
Le genre de truc qui m'énerve : comment font les mauvais lecteurs, ceux qui n'ont pas accès au sens ?
Mais là, on a une heure devant nous.
On lit la quatrième de couverture : c'est l'histoire d'une lycéenne de Jérusalem, qui jette une bouteille dans la mer, à Gaza, avec une lettre.
Je lui explique le contexte : la création de l’État d'Israël, la misère, les attentats...
Il ne sait rien de tout ça.
Comment comprendre un livre quand on ne sait rien de ce à quoi il se rapporte ?
Je lui propose de lui offrir la lecture des premiers chapitre, et on dépote : éléments de la situation d'énonciation, ligne chronologique, repérage des retours en arrière, constellation des personnages, champ lexical des attentats, substituts lexicaux pour Jérusalem...
"C'est le genre de question que tu auras au brevet."
Il commence à connecter avec ce qu'on attend de lui.
Mine de rien, j'ai lu un bon tiers du livre !
"Essaie de le terminer pendant les vacances, je reviens une fois avant le contrôle, on finira, et tu seras prêt."
Il part content.
Moi aussi.
Pas de bureau à ranger, d'angoisse pour la rentrée.
Vacances.
Édit : Chez nous on dit :"Vacances en Creuse, vacances heureuses",
et on rajoute "Vacances ailleurs, vacances meilleures".
Donc je pars lundi et je reviens samedi.
Parce que je le vaux bien.
Mais s'il y en a des qui veulent venir me voir aux prochaines échéances de ces vacances scandaleusement longues dont nous bénéficions trop souvent, y a qu'à demander.
dimanche 16 octobre 2011
Tuyaux
Il m'a dit:
"Faut que tu sortes du son en continu,
sans souffler dedans tout le temps".
Il m'a prêté sa 14 pouces.
Je me suis demandée si la taille était bien adaptée
rapport à celle de mes seins.
Mais il m'a dit qu'il avait bien vu mes seins
et que ce n'est pas un problème.
Depuis je m'entraîne.
Hommage (vibrant) soit ici rendu aux familles et voisins de tous les apprentis maîtres-sonneurs.
Sur la vidéo
c'est la 14 pouces elle-même
et son luthier (celui qui vient de me faire comprendre que souffler c'est pas jouer.)
"Faut que tu sortes du son en continu,
sans souffler dedans tout le temps".
Il m'a prêté sa 14 pouces.
Je me suis demandée si la taille était bien adaptée
rapport à celle de mes seins.
Mais il m'a dit qu'il avait bien vu mes seins
et que ce n'est pas un problème.
Depuis je m'entraîne.
Hommage (vibrant) soit ici rendu aux familles et voisins de tous les apprentis maîtres-sonneurs.
Sur la vidéo
c'est la 14 pouces elle-même
et son luthier (celui qui vient de me faire comprendre que souffler c'est pas jouer.)
Emmerdement maximal
Décidément
je n'en finis pas de payer les pots cassés l'an dernier.
Déjà, je gagne moins
j'ai perdu 15 points de bonification indiciaire, la prime d'exercice sur un poste spécialisé, et mes HSE.
Je dépense plus aussi : 500 bornes par semaine, j'avance l'argent of course, je travaille pour l'administration (en entreprise on a des avances de caisse).
Mais en plus
comme j'étais affectée sur un collège,
il y a eu une embrouille avec la MGEN,
et mes cotisations enfant n'ont pas été précomptées.
Résultat
au moment où la cotisation de mon aîné passe de 6,5 euros à 18,75 par mois,
- une broutille il est vrai au regard de ce que me coûte chaque mois de ses études -
(oui
vous avez bien lu : le triple...)
la MGEN me réclame 202 euros d'arriérés (ça fait à peu près un mois d'heures sup à la prison...)
Je viens d'écrire au directeur
en lui expliquant que je ne vois pas comment me serrer davantage la ceinture : je suis déjà au dernier cran !
je n'en finis pas de payer les pots cassés l'an dernier.
Déjà, je gagne moins
j'ai perdu 15 points de bonification indiciaire, la prime d'exercice sur un poste spécialisé, et mes HSE.
Je dépense plus aussi : 500 bornes par semaine, j'avance l'argent of course, je travaille pour l'administration (en entreprise on a des avances de caisse).
Mais en plus
comme j'étais affectée sur un collège,
il y a eu une embrouille avec la MGEN,
et mes cotisations enfant n'ont pas été précomptées.
Résultat
au moment où la cotisation de mon aîné passe de 6,5 euros à 18,75 par mois,
- une broutille il est vrai au regard de ce que me coûte chaque mois de ses études -
(oui
vous avez bien lu : le triple...)
la MGEN me réclame 202 euros d'arriérés (ça fait à peu près un mois d'heures sup à la prison...)
Je viens d'écrire au directeur
en lui expliquant que je ne vois pas comment me serrer davantage la ceinture : je suis déjà au dernier cran !
C'est ma tournée
Disons les choses grandiosement
cette année
les concerts de Noël de la Chavannée
c'est carrément une tournée !
Samedi 26 novembre - Nevers (58)
Dimanche 27 novembre - Champlemy (58)
Samedi 3 décembre - Montluçon (03)
Dimanche 4 décembre - Vierzon (18)
Vendredi 9 décembre - Moulins (03)
Samedi 10 décembre - La Machine (58)
Dimanche 11 décembre - La Berthenoux (36) chez les Thiaulins, les ceusses qui ont inventé les concerts de Noël...
Samedi 17 décembre - Château-sur-Allier + Repas de Noël des Chavans
Le concert cette année c'est exactement ça :
cette année
les concerts de Noël de la Chavannée
c'est carrément une tournée !
Samedi 26 novembre - Nevers (58)
Dimanche 27 novembre - Champlemy (58)
Samedi 3 décembre - Montluçon (03)
Dimanche 4 décembre - Vierzon (18)
Vendredi 9 décembre - Moulins (03)
Samedi 10 décembre - La Machine (58)
Dimanche 11 décembre - La Berthenoux (36) chez les Thiaulins, les ceusses qui ont inventé les concerts de Noël...
Samedi 17 décembre - Château-sur-Allier + Repas de Noël des Chavans
Le concert cette année c'est exactement ça :
La banane du dimanche
La principale m'a demandé :
"- Vous êtes tristes que ça se termine ?
- Hum, non. J'ai passé 4 super semaines. Mais une fin, c'est le début d'autre chose, alors je ne suis pas triste. Au contraire même."
Quand je suis montée, les élèves m'ont donné ça :
J'en ai été très émue.
Il est vrai qu'en un mois se créée une connivence de groupe qui facilitera certainement mes interventions hebdomadaires.
J'ai eu le sentiment de faire à peu près ce qu'il fallait, que les apprentissage s'enchaînaient logiquement.
J'ai été très impressionnée par leurs progrès. La capacité d'ingurgitation des gamins m'a toujours fascinée.
Surtout, ça fait un bien fou à mon ego.
On se retrouve une journée en décembre à Guéret.
Ce sera chouette.
----------------
Avant j'avais le blues du dimanche soir.
Cette année je profite à fond dudit dimanche
et j'ai la banane en pensant à ma semaine.
Beaucoup de route,
mais j'aime bien.
Je pense à des trucs.
Par exemple, quand la nuit tombe, ou que le jour se lève
parfois je vois un nuage dans le ciel
accroché de telle manière que
tout d'un coup
je prends conscience de l'espace réel
et de ma place dans cet univers.
Tout d'un coup
oui
je suis un point sur la terre en rotation
et en même temps
je vois
oui je vois
la terre tourner autour du soleil
la lumière rasante
l'entrée dans la nuit
et cette atmosphère qui la surplombe, et ce nuage
et moi sur la route.
Je sais exactement où je me trouve.
C'est une impression étrange, d'omniscience et de conscience, une seconde absolument parfaite où tout a du sens.
"- Vous êtes tristes que ça se termine ?
- Hum, non. J'ai passé 4 super semaines. Mais une fin, c'est le début d'autre chose, alors je ne suis pas triste. Au contraire même."
Quand je suis montée, les élèves m'ont donné ça :
J'en ai été très émue.
Il est vrai qu'en un mois se créée une connivence de groupe qui facilitera certainement mes interventions hebdomadaires.
J'ai eu le sentiment de faire à peu près ce qu'il fallait, que les apprentissage s'enchaînaient logiquement.
J'ai été très impressionnée par leurs progrès. La capacité d'ingurgitation des gamins m'a toujours fascinée.
Surtout, ça fait un bien fou à mon ego.
On se retrouve une journée en décembre à Guéret.
Ce sera chouette.
----------------
Avant j'avais le blues du dimanche soir.
Cette année je profite à fond dudit dimanche
et j'ai la banane en pensant à ma semaine.
Beaucoup de route,
mais j'aime bien.
Je pense à des trucs.
Par exemple, quand la nuit tombe, ou que le jour se lève
parfois je vois un nuage dans le ciel
accroché de telle manière que
tout d'un coup
je prends conscience de l'espace réel
et de ma place dans cet univers.
Tout d'un coup
oui
je suis un point sur la terre en rotation
et en même temps
je vois
oui je vois
la terre tourner autour du soleil
la lumière rasante
l'entrée dans la nuit
et cette atmosphère qui la surplombe, et ce nuage
et moi sur la route.
Je sais exactement où je me trouve.
C'est une impression étrange, d'omniscience et de conscience, une seconde absolument parfaite où tout a du sens.
mardi 11 octobre 2011
Waiting for Jojo's blagounette
Demain c'est mercredi
le jour de la blague à Jojo.
Pour patienter
en espérant que l'issue ne sera pas fatale
(sachant que ma voiture passe au contrôle technique avec près de 300 000 bornes au compteur...)
Bee Gees -I Started A Joke- 1969 par talentdoue
le jour de la blague à Jojo.
Pour patienter
en espérant que l'issue ne sera pas fatale
(sachant que ma voiture passe au contrôle technique avec près de 300 000 bornes au compteur...)
Bee Gees -I Started A Joke- 1969 par talentdoue
dimanche 9 octobre 2011
Donny Elwood
Ma radio préférée
c'est clair
c'est France Inter
Là-bas si j'y suis, la tête au carré, et le dimanche soir, musique africaine...
En rentrant d'Embraud
ce soir
j'ai entendu ça
et ça m'a mise en joie.
Le texte est un bijou.
(en revanche, la vidéo n'est pas terrible,
mais je n'ai pas trouvé mieux - notez la transcription aléatoire -MDR).
Bonne semaine à tout le monde.
Cette année
moi
j'aime aller bosser le lundi.
Trop cool.
On pense à toi
Madame Classe Trousse.
c'est clair
c'est France Inter
Là-bas si j'y suis, la tête au carré, et le dimanche soir, musique africaine...
En rentrant d'Embraud
ce soir
j'ai entendu ça
et ça m'a mise en joie.
Le texte est un bijou.
(en revanche, la vidéo n'est pas terrible,
mais je n'ai pas trouvé mieux - notez la transcription aléatoire -MDR).
Bonne semaine à tout le monde.
Cette année
moi
j'aime aller bosser le lundi.
Trop cool.
On pense à toi
Madame Classe Trousse.
La gouère
vendredi 7 octobre 2011
Embraud d'octobre
Demain
retour à Embraud
Je n'y suis pas retournée depuis la fête de l'été, en juillet.
Je ne sais pas si, cette année, je pourrais participer aux concert de Noël.
J'étais habituée à la route à deux
maintenant j'y vais seule
avec tous les kilomètres de la semaine au passif
et le portable open dans la crainte qu'on m'appelle pour mon père.
Mais demain je vais au stage,
parce que j'ai envie.
Et qu'il faut bien vivre
et vivre bien
tant qu'à faire....
Dommage, c'est trop loin pour moi.
Mais pour les ceusses qui sont dans le coin, c'est une bonne opportunité d'apprendre dans l'esprit Chavans, léger, élégant et brillant.
Édit : les photos viennent du site de la Chavannée.
jeudi 6 octobre 2011
Jour de marché
Demain matin
à Felletin
c'est jour de marché.
On a invité les parents.
Chaque groupe choisira sa recette, établira sa liste de courses.
La mairie nous prête une salle où on peut cuisiner.
Je suis à deux doigts de me sentir comme dans une vraie classe...
Édit 1 : pas de viande, on a trois végétariens sur un groupe de huit...
Édit 2 :Il y a trois semaines, certains ne parlaient pas un mot de français.
à Felletin
c'est jour de marché.
On a invité les parents.
Chaque groupe choisira sa recette, établira sa liste de courses.
La mairie nous prête une salle où on peut cuisiner.
Je suis à deux doigts de me sentir comme dans une vraie classe...
Édit 1 : pas de viande, on a trois végétariens sur un groupe de huit...
Édit 2 :Il y a trois semaines, certains ne parlaient pas un mot de français.
mercredi 5 octobre 2011
Sunny morning
En ce moment
je m'en vais
il fait nuit
une heure de route
le jour se lève
je sens le soleil sur ma peau, à travers la vitre
j'arrive au collège,
je sors
il fait un peu froid
et quand je repars le soir
c'est grand beau.
Demain, après-demain, ce sera fini
il faudra sortir les pulls
et les chaussures fermées.
Justement
aujourd'hui
mon fils me parle de la chanson qu'il doit apprendre
un vieux truc de Claude François.
je m'en vais
il fait nuit
une heure de route
le jour se lève
je sens le soleil sur ma peau, à travers la vitre
j'arrive au collège,
je sors
il fait un peu froid
et quand je repars le soir
c'est grand beau.
Demain, après-demain, ce sera fini
il faudra sortir les pulls
et les chaussures fermées.
Justement
aujourd'hui
mon fils me parle de la chanson qu'il doit apprendre
un vieux truc de Claude François.
Les blagues de Jojo (with dirty sex inside : âmes sensibles et pures s'abstenir)
Chaque mercredi
dans ma deuxième école
j'ai droit à une ou deux petites blagues
pouet pouet
tagada
tsoin-tsoin
délivrées par Jojo.
Vous ne connaissez pas Jojo, mais, croyez-moi sur parole : dans le coin, il est connu comme le loup blanc.
En revanche vous me connaissez moi : impossible de résister au plaisir de diffuser des conneries.
Mais je vous préviens
c'est du lourd.
Je vous aurai prévenus donc.
Blague de Jojo number one
Le pape et DSK meurent le même soir.
Erreur d'aiguillage, le pape se retrouve en enfer et DSK envoyé au paradis.
Benoît Seize Soupapes perd un peu son sang-froid
et explique à St Pierre qu'il y a embrouille.
St Pierre admet la chose, mais, comme c'est le soir,
il ne peut rien faire,
et il demande à Benoît de patienter jusqu'à l'aube.
Le matin, les JMJ équipes de jour procèdent au transfert,
et nos deux défunts se croisent dans l'ascenseur.
"- Alors, dit DSK, c'est comment l'enfer ?
- Bah, je ne sais pas trop, c'était la nuit, ils m'ont laissé tranquille. Mais toi, au paradis, c'était chouette ?
- Mouai, pas mal.
- Et, tu as vu qui ? Parce que tu sais moi, ce que j'aimerais, c'est rencontrer la vierge.
- Désolé, je crois bien que c'est trop tard..."
Blague de Jojo, la deusse...
"- Vous savez quoi ? DSK a déjà retrouvé un job ! Ce que c'est que les relations quand même....
- Ah bon, et il va travailler où ?
- Au FMI.
- Au FMI ?
- Oui, comme vigile. Il voulait monter Lagarde."
Ouarf, ouarf...
And, last but not least...
Tatatam...
" - Vous êtes instit, vous savez l'orthographe ?
- ...
- Comment vous écrivez "chat" ? (ami lecteur, si tu es un tant soit peu con centré, là normalement, tu commences à subodorer que ça va se passer sous la ceinture ; amie lectrice sensible et pure, si tu as un mauvais pressentiment, il est parfaitement justifié, quitte ce blog tout de suite...)
- C-H-A-T.
- Oui, et celui de l'aiguille ?
- C-H-A-S.
- Très bien, et celui d'une femme ?
- Ben, on dit pas" une chatte" plutôt ?
- Non, moi je dis "chat". Alors ?
(Alors je m'abstiens de donner ma langue, sait-on jamais, donc, petit blanc....)
- Et ben ça dépend si c'est pour caresser ou pour enfiler !"
Ouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaarf !
Je vous l'avais dit, les blagues de Jojo, y a du level.
Édit : la vidéo c'est un message paradoxal, vu que, je me suis laissée dire que c'est pas toujours de la tarte que de travailler dans l'équipe à Jojo.
dans ma deuxième école
j'ai droit à une ou deux petites blagues
pouet pouet
tagada
tsoin-tsoin
délivrées par Jojo.
Vous ne connaissez pas Jojo, mais, croyez-moi sur parole : dans le coin, il est connu comme le loup blanc.
En revanche vous me connaissez moi : impossible de résister au plaisir de diffuser des conneries.
Mais je vous préviens
c'est du lourd.
Je vous aurai prévenus donc.
Blague de Jojo number one
Le pape et DSK meurent le même soir.
Erreur d'aiguillage, le pape se retrouve en enfer et DSK envoyé au paradis.
Benoît Seize
et explique à St Pierre qu'il y a embrouille.
St Pierre admet la chose, mais, comme c'est le soir,
il ne peut rien faire,
et il demande à Benoît de patienter jusqu'à l'aube.
Le matin, les
et nos deux défunts se croisent dans l'ascenseur.
"- Alors, dit DSK, c'est comment l'enfer ?
- Bah, je ne sais pas trop, c'était la nuit, ils m'ont laissé tranquille. Mais toi, au paradis, c'était chouette ?
- Mouai, pas mal.
- Et, tu as vu qui ? Parce que tu sais moi, ce que j'aimerais, c'est rencontrer la vierge.
- Désolé, je crois bien que c'est trop tard..."
Blague de Jojo, la deusse...
"- Vous savez quoi ? DSK a déjà retrouvé un job ! Ce que c'est que les relations quand même....
- Ah bon, et il va travailler où ?
- Au FMI.
- Au FMI ?
- Oui, comme vigile. Il voulait monter Lagarde."
Ouarf, ouarf...
And, last but not least...
Tatatam...
" - Vous êtes instit, vous savez l'orthographe ?
- ...
- Comment vous écrivez "chat" ? (ami lecteur, si tu es un tant soit peu con centré, là normalement, tu commences à subodorer que ça va se passer sous la ceinture ; amie lectrice sensible et pure, si tu as un mauvais pressentiment, il est parfaitement justifié, quitte ce blog tout de suite...)
- C-H-A-T.
- Oui, et celui de l'aiguille ?
- C-H-A-S.
- Très bien, et celui d'une femme ?
- Ben, on dit pas" une chatte" plutôt ?
- Non, moi je dis "chat". Alors ?
(Alors je m'abstiens de donner ma langue, sait-on jamais, donc, petit blanc....)
- Et ben ça dépend si c'est pour caresser ou pour enfiler !"
Ouaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaarf !
Je vous l'avais dit, les blagues de Jojo, y a du level.
Édit : la vidéo c'est un message paradoxal, vu que, je me suis laissée dire que c'est pas toujours de la tarte que de travailler dans l'équipe à Jojo.
mardi 4 octobre 2011
Bilan coût/ avantage
Un truc jouissif pour moi : aller à la déchèterie...
Vider
Trier
Ranger
Bourrer l'arrière du beak
et faire le vide.
C'est depuis qu'un jour
il y a plus de dix ans
la grand-mère de ma copine Juliette est morte.
Ils ont dû tout trier.
Elle m'a dit "je ne veux pas que mes enfants aient à faire ça pour moi'.
Depuis, je repense souvent à cette phrase.
Je jette (je vends aussi pas mal sur le bon coin, tant qu'à nettoyer, autant faire briller...).
Je n'y arrive pas toujours.
J'essaie.
Cette année
galvanisée par la maladie de mon père
et ce stress insupportable quand je me jette partout
limite agonisante après une année scolaire infernale
j'ai trié aussi dans ma vie.
J'ai trié dans l'emploi du temps perso :
est-ce que c'est bon pour moi, dans quel état j'en sors, qu'est-ce que ça m'apporte ?
Tout ce qui flattait juste mon ego,
en me mettant la pression,
l'émission de radio, les trucs surexposés,
j'ai dit stop.
Je profite de ce qui reste.
A fond.
J'ai trié dans le travail :
est-ce que c'est bon pour moi, dans quel état j'en sors, qu'est-ce que ça m'apporte ?
Tout ce qui flattait juste mon ego,
en me mettant la pression,
les séances au cordeau, les prép à rallonge, l'anim. péda. sur la commande de l'IA quand j'étais au placard,
j'ai dit stop.
Je profite de la classe.
A fond.
J'ai trié dans les gens :
est-ce que c'est bon pour moi, dans quel état j'en sors, qu'est-ce que ça m'apporte ?
Tout ce qui flattait juste mon ego,
en me mettant la pression,
les exigences unilatérales,
j'ai dit stop.
Je profite des relations qui restent,
les vraies.
A fond.
C'est drôle
mais un tas de trucs qui me convenaient jusque là
et que je croyais bons pour moi
ont fini par me peser jusqu'à l'étouffement.
Changer
Trier
Jeter
Se tromper
ou pas
Peut importe
Mais avancer.
Vider
Trier
Ranger
Bourrer l'arrière du beak
et faire le vide.
C'est depuis qu'un jour
il y a plus de dix ans
la grand-mère de ma copine Juliette est morte.
Ils ont dû tout trier.
Elle m'a dit "je ne veux pas que mes enfants aient à faire ça pour moi'.
Depuis, je repense souvent à cette phrase.
Je jette (je vends aussi pas mal sur le bon coin, tant qu'à nettoyer, autant faire briller...).
Je n'y arrive pas toujours.
J'essaie.
Cette année
galvanisée par la maladie de mon père
et ce stress insupportable quand je me jette partout
limite agonisante après une année scolaire infernale
j'ai trié aussi dans ma vie.
J'ai trié dans l'emploi du temps perso :
est-ce que c'est bon pour moi, dans quel état j'en sors, qu'est-ce que ça m'apporte ?
Tout ce qui flattait juste mon ego,
en me mettant la pression,
l'émission de radio, les trucs surexposés,
j'ai dit stop.
Je profite de ce qui reste.
A fond.
J'ai trié dans le travail :
est-ce que c'est bon pour moi, dans quel état j'en sors, qu'est-ce que ça m'apporte ?
Tout ce qui flattait juste mon ego,
en me mettant la pression,
les séances au cordeau, les prép à rallonge, l'anim. péda. sur la commande de l'IA quand j'étais au placard,
j'ai dit stop.
Je profite de la classe.
A fond.
J'ai trié dans les gens :
est-ce que c'est bon pour moi, dans quel état j'en sors, qu'est-ce que ça m'apporte ?
Tout ce qui flattait juste mon ego,
en me mettant la pression,
les exigences unilatérales,
j'ai dit stop.
Je profite des relations qui restent,
les vraies.
A fond.
C'est drôle
mais un tas de trucs qui me convenaient jusque là
et que je croyais bons pour moi
ont fini par me peser jusqu'à l'étouffement.
Changer
Trier
Jeter
Se tromper
ou pas
Peut importe
Mais avancer.
dimanche 2 octobre 2011
Pensée du soir
C'est comme un mascaret.
Tout le monde le regarde, subjugué par le phénomène.
Mais on le craint aussi, parce qu'on sait que viendra le reflux, dangereux pour tout ce qui se trouve sur les berges. Le reflux pour moi, c'est le moment où le flot des pensées se heurte à mon cœur et à mes émotions.
Sauf qu'il se produit sur mille lits à la fois.
Car, quand vous voyez le fleuve, moi je vois les rivières, les sources et la mer.
Et il y a une vague sur chacune d'elle.
Quand ce n'est pas un raz de marée.
C'est que ma pensée n'est pas linéaire, elle s'enchaîne logiquement, oui, pour moi en tout cas
mais dans mille directions à la fois.
Je ne pense JAMAIS, à une seule chose en même temps.
Jamais.
C'est épuisant.
Quand vous me parlez, je vous écoute, attentivement même, mais je conjecture sur plein d'autres choses en même temps.
Je crois que c'est pour cela que je suis obligée de travailler avec la télé, ou au moins la radio, qui me fixe, et empêche les pensées parasites, pendant que je me concentre sur ce que je fais.
Pour gérer une situation délicate en fixant des priorités, je dois les écrire, puis les numéroter
Sinon, tout se présente en même temps.
Et tout, pour moi, c'est beaucoup : je n'ai pas d'inhibition latente.
Tout est fort, dans le moindre détail.
Faire des priorités, mettre de côté ce qui n'est pas important, ça mobilise une bonne partie de mon énergie.
C'est pourquoi j'ai souvent un carnet pour pouvoir jeter sur le papier tout ce qui me traverse,
vite
avant que cela ne se perde
- la peur d'oublier, c'est une angoisse terrible -
et surtout pour me libérer de cette charge énorme, cet arbre géant
qui se déploie toujours plus haut.
Mon écriture malheureusement, n'est pas assez rapide pour suivre en même temps ces fils qui s'effilochent. Mais je pratique la carte mentale avec bonheur.
Quand je relis mes carnets, plus tard, je suis très étonnée de ce que j'ai écrit. Je ne m'en souviens pas.
Evidemment
comme un malheur n'arrive jamais seul
j'ai ce truc de l'empathie.
Comme si je n'avais pas assez à faire avec mes émotions,
je ressens celle des autres.
Toutes.
les bonnes, les mauvaises.
Des fois c'est bien, ça aide à comprendre
surtout les enfants.
Mais souvent c'est nul,
avec les autres adultes.
Parce que ça m'envahit déjà.
Et aussi
parce que forcément
j'ai envie d'aider
la personne qui se confie
et je lui dis ce que j'en pense.
Ce qu'il y a
c'est que le pouvoir des mots
je n'en fais pas toujours bon usage.
C'est comme tous les pouvoirs, dangereux, surtout quand on croit que c'est mieux de dire les choses.
Ben non, c'est pas toujours mieux.
Être lucide, ce n'est pas souhaitable pour tout le monde.
Mes conclusions imparables
celles que j'appelle mes mauvaises pensées
sont rarement celles que les gens ont envie d'entendre,
sauf quand elles sont purement techniques.
Un conseil juridique, un truc de procédure, oui.
Un conseil personnel, hum, méfiance.
Et moi, je reste là, désemparée
parce que je sais que j'ai raison
et que j'ai mal d'avoir fait souffrir l'autre.
Vachement mal même.
Pourquoi ne voyez-vous pas ce qui me saute aux yeux ?
Alors je garde mes distances,
c'est mieux pour tout le monde.
Certainement ça va vous paraître très présomptueux d'écrire ça
et digne de l'ego démesuré qu'on nous prête
mais
qui n'atteint pas le 130 de QI
peut difficilement comprendre ce qu'est ce sentiment de décalage permanent
et cette solitude qui résulte de notre différence.
Même avec les gens qu'on aime
on est toujours seul,
même sous un regard bienveillant
on a souvent les larmes aux yeux.
Enfant, on nous dit précoces,
on nous jauge d'un air soupçonneux,
voire malveillant : prétentieuse, arrogante...
"Tais-toi, je sais que tu sais, laisse parler tes camarades."
"Ah, mais comment, tu ne sais pas ça toi, madame je sais tout..."
"Aaaaah, ça croit tout savoir,
et ça ne sait même pas écrire."
On croit qu'on a la science infuse :
alors on nous surexpose.
On est blessé.
Tout le temps.
Par ça,
et par tous les malheurs du monde.
Parce qu'on voit tout
mais qu'on ne peut rien faire.
C'est terrible.
Mais on se dit que
si on est précoce
c'est que ça va passer en grandissant.
Pas du tout.
C'est pire.
Adulte, on reste différent,
avec toutes ces blessures béantes.
Et on croit que c'est uniquement de notre faute.
Il arrive même qu'on nous croit fous,
bipolaires,
dépressifs.
Qu'on nous craigne au point de vouloir nous écraser,
fermer ces yeux qui voient
et faire cesser ces paroles qui disent ce qu'on voit.
Et, en général, c'est assez réussi.
Avec quelqu'un comme moi, c'est assez facile de taper là où ça fait mal,
à cause de cette incommensurable culpabilité que l'on ressent depuis toujours : le syndrome de l'imposteur, comprenez, je me demande bien comment j'ai fait pour arriver jusque là...
Heureusement
il y a des gens qui nous prennent comme nous sommes.
Qui sont impressionnés d'abord
-surtout par le pouvoir des mots-
et puis
comme ils ont l'intelligence du coeur
ils voient notre fragilité,
et ils la respectent,
sans nous juger.
C'est important ce respect.
Il y en a même qui sont capables de nous tenir la main quand on s'égare.
A ceux-là je dis merci d'être ce qu'ils sont.
Édit 1 : La vidéo, c'est si vous ne savez pas ce qu'est un mascaret. J'en ai marre de m'excuser d'employer des mots que tout le monde ne comprend pas.
Édit 2 : Avec le recul, je crois que si j'ai été si touchée par les enfants empêchés de penser au point d'en faire un mémoire, c'est que j'ai reconnu en eux quelque chose de moi. J'aimerais bien, des fois, m'empêcher de penser.
Tout le monde le regarde, subjugué par le phénomène.
Mais on le craint aussi, parce qu'on sait que viendra le reflux, dangereux pour tout ce qui se trouve sur les berges. Le reflux pour moi, c'est le moment où le flot des pensées se heurte à mon cœur et à mes émotions.
Sauf qu'il se produit sur mille lits à la fois.
Car, quand vous voyez le fleuve, moi je vois les rivières, les sources et la mer.
Et il y a une vague sur chacune d'elle.
Quand ce n'est pas un raz de marée.
C'est que ma pensée n'est pas linéaire, elle s'enchaîne logiquement, oui, pour moi en tout cas
mais dans mille directions à la fois.
Je ne pense JAMAIS, à une seule chose en même temps.
Jamais.
C'est épuisant.
Quand vous me parlez, je vous écoute, attentivement même, mais je conjecture sur plein d'autres choses en même temps.
Je crois que c'est pour cela que je suis obligée de travailler avec la télé, ou au moins la radio, qui me fixe, et empêche les pensées parasites, pendant que je me concentre sur ce que je fais.
Pour gérer une situation délicate en fixant des priorités, je dois les écrire, puis les numéroter
Sinon, tout se présente en même temps.
Et tout, pour moi, c'est beaucoup : je n'ai pas d'inhibition latente.
Tout est fort, dans le moindre détail.
Faire des priorités, mettre de côté ce qui n'est pas important, ça mobilise une bonne partie de mon énergie.
C'est pourquoi j'ai souvent un carnet pour pouvoir jeter sur le papier tout ce qui me traverse,
vite
avant que cela ne se perde
- la peur d'oublier, c'est une angoisse terrible -
et surtout pour me libérer de cette charge énorme, cet arbre géant
qui se déploie toujours plus haut.
Mon écriture malheureusement, n'est pas assez rapide pour suivre en même temps ces fils qui s'effilochent. Mais je pratique la carte mentale avec bonheur.
Quand je relis mes carnets, plus tard, je suis très étonnée de ce que j'ai écrit. Je ne m'en souviens pas.
Evidemment
comme un malheur n'arrive jamais seul
j'ai ce truc de l'empathie.
Comme si je n'avais pas assez à faire avec mes émotions,
je ressens celle des autres.
Toutes.
les bonnes, les mauvaises.
Des fois c'est bien, ça aide à comprendre
surtout les enfants.
Mais souvent c'est nul,
avec les autres adultes.
Parce que ça m'envahit déjà.
Et aussi
parce que forcément
j'ai envie d'aider
la personne qui se confie
et je lui dis ce que j'en pense.
Ce qu'il y a
c'est que le pouvoir des mots
je n'en fais pas toujours bon usage.
C'est comme tous les pouvoirs, dangereux, surtout quand on croit que c'est mieux de dire les choses.
Ben non, c'est pas toujours mieux.
Être lucide, ce n'est pas souhaitable pour tout le monde.
Mes conclusions imparables
celles que j'appelle mes mauvaises pensées
sont rarement celles que les gens ont envie d'entendre,
sauf quand elles sont purement techniques.
Un conseil juridique, un truc de procédure, oui.
Un conseil personnel, hum, méfiance.
Et moi, je reste là, désemparée
parce que je sais que j'ai raison
et que j'ai mal d'avoir fait souffrir l'autre.
Vachement mal même.
Pourquoi ne voyez-vous pas ce qui me saute aux yeux ?
Alors je garde mes distances,
c'est mieux pour tout le monde.
Certainement ça va vous paraître très présomptueux d'écrire ça
et digne de l'ego démesuré qu'on nous prête
mais
qui n'atteint pas le 130 de QI
peut difficilement comprendre ce qu'est ce sentiment de décalage permanent
et cette solitude qui résulte de notre différence.
Même avec les gens qu'on aime
on est toujours seul,
même sous un regard bienveillant
on a souvent les larmes aux yeux.
Enfant, on nous dit précoces,
on nous jauge d'un air soupçonneux,
voire malveillant : prétentieuse, arrogante...
"Tais-toi, je sais que tu sais, laisse parler tes camarades."
"Ah, mais comment, tu ne sais pas ça toi, madame je sais tout..."
"Aaaaah, ça croit tout savoir,
et ça ne sait même pas écrire."
On croit qu'on a la science infuse :
alors on nous surexpose.
On est blessé.
Tout le temps.
Par ça,
et par tous les malheurs du monde.
Parce qu'on voit tout
mais qu'on ne peut rien faire.
C'est terrible.
Mais on se dit que
si on est précoce
c'est que ça va passer en grandissant.
Pas du tout.
C'est pire.
Adulte, on reste différent,
avec toutes ces blessures béantes.
Et on croit que c'est uniquement de notre faute.
Il arrive même qu'on nous croit fous,
bipolaires,
dépressifs.
Qu'on nous craigne au point de vouloir nous écraser,
fermer ces yeux qui voient
et faire cesser ces paroles qui disent ce qu'on voit.
Et, en général, c'est assez réussi.
Avec quelqu'un comme moi, c'est assez facile de taper là où ça fait mal,
à cause de cette incommensurable culpabilité que l'on ressent depuis toujours : le syndrome de l'imposteur, comprenez, je me demande bien comment j'ai fait pour arriver jusque là...
Heureusement
il y a des gens qui nous prennent comme nous sommes.
Qui sont impressionnés d'abord
-surtout par le pouvoir des mots-
et puis
comme ils ont l'intelligence du coeur
ils voient notre fragilité,
et ils la respectent,
sans nous juger.
C'est important ce respect.
Il y en a même qui sont capables de nous tenir la main quand on s'égare.
A ceux-là je dis merci d'être ce qu'ils sont.
Édit 1 : La vidéo, c'est si vous ne savez pas ce qu'est un mascaret. J'en ai marre de m'excuser d'employer des mots que tout le monde ne comprend pas.
Édit 2 : Avec le recul, je crois que si j'ai été si touchée par les enfants empêchés de penser au point d'en faire un mémoire, c'est que j'ai reconnu en eux quelque chose de moi. J'aimerais bien, des fois, m'empêcher de penser.
samedi 1 octobre 2011
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