Mon camp de base est désormais la Bretagne des bois.
Dans le Bourbonnais je m'étais réparée.
Ici je veux m'épanouir.
Ce n'est pas toujours facile.
Allées et venues du quotidien de Madame Nicole en pays Pourlet.
Mardi, ça aurait dû être une journée de merde.
Mais ce fut une bonne journée.
D'abord
il a écrit.
Il est en CE2, et ça craint, en anglais et en français. Je suis obligée de retourner la pendule,
sinon, il la regarde sans arrêt.
Mais il arrive qu'on saisisse au vol une petite étincelle dans leur yeux,
et que ça marche.
A St Avit
petits bonheurs
étudier "La soupe au caillou" avec cette petite sud-africaine d'à peine sept ans
éclate totale : elle lit avec une intonation remarquable.
J'aime cette élève avec sa peau noire qui vient de loin
j'aime le doux bruissement du travail de cette classe qui me rappelle celles que j'avais
j'aime cette maîtresse
ses valeurs
son organisation
le climat particulier des toutes petites écoles
où
s'ils ont la chance d'être bien accompagnés
les enfants font aussi l'apprentissage de l'autonomie, de la responsabilité, et de la coopération.
J'aime comme ils me saluent et prennent congé.
Soudain
mon regard s'est trouvé attiré par les gouttes rouges flottant sur la crête des blés encore verts.
Je me suis arrêtée.
En lisière du champ,
sur la talvèra, cette partie que le laboureur utilise pour tourner,
la nature, reprenant ses droits sur Monsanto,
a semé coquelicots, bleuets et marguerites, à pleines brassées.
Je me suis livrée à la délinquance
en en déracinant quelques unes pour les rapporter dans mon jardin.
J'aime ces moments,
juste contrepartie de mes 500 kilomètres hebdo à sillonner le département.
Le vendredi midi, en quittant Gouzon pour filer sur Boussac,
je tourne à droite pour m'engager toujours sur le même passage,
qui débouche dans une chambre de verdure
à la croisée de deux chemins
où s'ouvrent deux arches arborées sur des océans
que le vent anime de douces vagues.
D'une semaine sur l'autre, le paysage m'est à la fois fidèle et toujours différent.
Après déjeuner, j'aime m'allonger sur ma vieille couverture de pique-nique
le nez au ras du sol et écouter les murmures des anges bruisser dans l'ombre de la gloriette géante au-dessus de ma tête.
Et je me fais l'éloge des choses les plus simples.
La danse de salon
c'est pas mon truc.
Je veux dire
je ne pratique pas.
Pourtant,
je trouve ça si joli à regarder,
élégant,
ces couples qui glissent comme si c'était naturel
alors qu'il y a des heures de travail derrière
(en vrai, c'est pour ça que c'est pas mon truc).
J'aime bien.
Donc
si vous êtes du coin,
je vous recommande cette manifestation
option lève-tôt : 5 euros si vous vous inscrivez avant le 31 mai
et 10 euros après
ce qui n'est
de toute façon pas cher
pour un show de professionnels.
Allez-y
j'en viens...
Des thèmes chers à Audiard
la rédemption
les enfants
la violence fascinante...
J'ai bien aimé.
Et puis l'accent flamand
je craque...
Aussi délicieux que surprenant,
quand on enseigne le français à des étrangers,
la redécouverte de ma propre langue me ravit.
Notre grammaire est un océan sur lequel on peut naviguer de mille et une façons : au près, à vue, de conserve, aux étoiles, à la boussole. D'où partir et pour aller où, quand et comment faire escale ?
Depuis le début de l'année j'ai profondément modifié ma stratégie
pour tenter d'arriver à bon port,
sans s'abimer dans les zones de turbulence que sont l'orthographe et la conjugaison.
D'un côté, mes années d'enseignement dans le primaire
à découvrir comment les petits s'approprient l'oral,
les CP l'écrit, et les plus grands deviennent experts,
me sont d'un grand secours.
Mais à l'inverse,
il faut savoir tout oublier,
pour se mettre dans la peau de celui qui maîtrise une autre langue,
un autre code,
et qu'il faut accompagner sur un chemin obscur,
peuplé de murmures étranges et incompréhensibles
vers la porte ouverte sur la lumière de l'entendement.
J'aime à comparer les langues, leurs mécanismes, leurs échos parfois avec la nôtre.
J'aime essayer de leur permettre d'entrer en communication.
Ne rien comprendre, ne rien pouvoir exprimer des demandes les plus fondamentales :
j'ai faim, j'ai froid, j'ai envie de faire pipi, je ne comprends pas, j'ai peur, je suis triste...
c'est être enfermé dans une prison dont la clé semble avoir été jetée trop loin.
Je ressens parfois cette solitude terrible qu'ils éprouvent.
A les voir demander aux autres leur nom, leur âge,
s'ils aiment la pizza et les épinards,
comment s'appelle le petit du cheval et de la jument,
je mesure toute cette dimension vitale de notre humanité qu'est le langage,
l'invention première de l'homme pensant et agissant.
Avec les adultes,
c'est un peu différent.
Souvent, ils ont quelques bases orales.
Et ce qui m'amuse, ce sont les petites remarques.
Aujourd'hui, en étudiant les différentes façons de poser des questions
on a écrit "Qu'est-ce que c'est..." et "Est-ce que...".
"Dites encore comment se dit ça ?"
Je répète, plusieurs fois, lentement.
"AAAAAAAAAAAh ! Toujours entendre ça moi, mais pas comprendre quoi c'est. Beaucoup mots, c'est long, pour si petite chose."
J'adore.
Et
ce qui est sûr
c'est que je n'enseignerai plus jamais pareil,
même à des français,
à cause de cette expérience là de ma langue.
on a réussi l'exploit d'avoir un député de droite,
Jean Auclair, dit Jeannot le classieux
depuis qu'il a crié "A poil" à Ségolène Royal dans le sein même de l'hémicycle...
Jeannot c'est
comment dire ?
la touche d'élégance qui manquerait beaucoup à la politique locale si, d'aventure, il n'était pas réélu.
Or, à la suite d'un navrant dommage collatéral du dernier redécoupage électoral mis en place par sa propre majorité
voilà-t-y pas que la Creuse n'aura plus qu'un seul député après les toutes proches élections législatives.
Reconnaissons que ce serait vraiment ballot d'être désormais privés des bons mots de ce joyeux drille, que la passion égare malheureusement loin des chemins de la finesse, dans des dérapages verbaux à pleurer, bien que ce ne soit pas toujours de rire.
Morceaux choisis :
"Je vais vous dire quelque chose: les chasseurs passionnés, de la loi,
ils n'en ont rien à foutre ! Et du règlement non plus ! Ils n'en ont
strictement rien à foutre ! Ils veulent absolument chasser ! (...) et je
m'exprime en leur nom" (à l'Assemblée nationale)
"La création de point Poste ne portera aucune atteinte à la
confidentialité. Les postiers y sont certes tenus, mais il peut arriver
de parler trop en buvant un verre au café ...". (pareil)
En parlant des gendarmes qui ont l'audace de sanctionner ses excès de vitesse : "Comme le disent mes braves administrés, près des chauffeurs, loin des voleurs !"
"S'appeler Martin ou Mohamed, "c'est pas tout à fait pareil". "Les
entreprises, elles pourraient tourner avec des français pure souche" (RMC - mai 2011).
Or, à part la gauche, l'école et les PV pour excès de vitesse
ce que déteste plus notre député de droite qu'on a
Le secrétaire
général de l'UMP, Jean-François Copé, a jugé jeudi que la baisse du
salaire des ministres de 30%, actée en Conseil des ministres,
constituait une "imposture" car le premier gouvernement Ayrault compte
"14 membres de plus" que le premier gouvernement Fillon.
"François Hollande en avait fait la
mesure symbole de son Etat exemplaire" mais, "dans le même temps, le
premier gouvernement de François Hollande compte 14 membres de plus que
le premier gouvernement de Nicolas Sarkozy", déclare-t-il dans un
communiqué.
"On passe de 15 ministres, 4 secrétaires
d'Etat et 1 Haut commissaire à 34 ministres et ministres délégués, soit
une hausse de 65%. La baisse des salaires de 30% ne peut pas masquer
cette réalité: le gouvernement de François Hollande va coûter beaucoup
plus cher au contribuable. D'autant qu'aux 14 ministres de plus, il faut
ajouter les dizaines de collaborateurs en plus, les moyens de
fonctionnement", souligne-t-il.
Comme il semble possible de laisser des commentaires
hop, je me suis lancée,
gourdasse naïve que je suis :
"Hum
n'importe quoi
ça c'était en mai 2007...
un mois plus tard ils étaient 29
en 2010, on était passé à ....38
et pour finir, en mai 2012, il en restait 33."
Il n'a pas encore été publié.
Le modérateur du site doit être en vacances.
Ou en campagne.
Ou alors il y avait trop de fautes.
Sinon, je vois pas....
Édit : les jeunes de la vidéo ont finalement été relaxés. En 2008. Comme quoi, il y a une justice finalement...
Ils étaient assis devant moi
un homme, une femme, un petit enfant.
Il parlaient avec elle,
un mélange d'hébreu et d'autre chose.
Je me demandais si c'était du ladino ou du yiddish,
parce qu'ils étaient très bruns, comme moi,
mais je n'ai pas osé les interroger.
En tout cas, je comprenais ce qu'ils disaient,
mon côté marrane qui s'ignore, certainement.
Et je n'ai pas pu m'empêcher de le dire.
Je crois que j'avais envie qu'ils me remarquent,
mais ils n'avaient d'yeux que pour leur petite fille,
qui voulait des œufs.
Il paraît que les œufs, dans les rêves, ça a à voir avec le désir de succès, de bonne réputation...
En tout cas,
ils se sont mis à chanter,
cette chanson sur Jérusalem,
en hébreu.
Évidemment, je me suis mise à chanter avec eux,
mais tout le morceau
je suis restée un peu frustrée,
parce qu'on ne chantait pas vraiment ensemble,
et puis
je n'étais pas non plus dans ma tonalité.
J'ai tenté de chanter plus fort, qu'on entende bien ma voix,
mais j'ai cessé presque tout de suite, parce que ça me semblait incongru.
On a chanté jusqu'au bout, mais je n'y ai eu aucun plaisir
parce que, ce que je voulais, c'est qu'on me remarque,
et je n'ai pas vraiment profité de cet instant.
Au dernier couplet, il y avait une troisième personne,
est-ce que c'était la petite fille qui avait grandi ?
Toujours est-il qu'elle battait la mesure avec application
et qu'elle s'est bien énervée,
parce qu'ils ne la suivaient pas.
Pas facile de tout maîtriser,
et d'imposer son propre rythme...
A ce moment là,
je me suis sentie prise entre deux feux,
très gênée.
Elle est partie en claquant la porte.
Je me suis aperçue qu'elle avait fait tomber une trousse avec toutes ses clés usb,
étalées par terre.
Encore des clés.
J'ai crains qu'elles ne soient écrasées si on marchait dessus.
Je le leur ai dit. Elle était avec eux après tout.
Mais ils s'en moquaient.
Alors j'ai tout rangé,
comme j'ai pu,
je ne savais pas comment elle rangeait elle,
et je lui ai tendu sa trousse quand elle est revenue,
en m'excusant du bazar.
Il y a des choses qui vont au-delà des religions, de la culture et de la langue.
Désirer être admirée, non, ce n'est pas la clé.
C'est marrant
un couplet de la chanson dit
que quand sommeillent l'arbre et la pierre
enfouie dans son rêve
s'abime la ville solitaire
un mur dans le cœur.
Et dans le sommeil d'arbres et de pierres, Capturée dans son rêve, La ville qui reste solitaire Et, en son milieu un mur.
Lire la suite: http://www.greatsong.net/TRADUCTION-WORLD-MUSIC,YERUSHALAIM-SHEL-ZAHAV,102242255.html
Et dans le sommeil d'arbres et de pierres, Capturée dans son rêve, La ville qui reste solitaire Et, en son milieu un mur.
Lire la suite: http://www.greatsong.net/TRADUCTION-WORLD-MUSIC,YERUSHALAIM-SHEL-ZAHAV,102242255.ht
Je crois que ce qu'on pense être de l'amour,
n'est des fois qu'attachement
ça ne m'étonnerais pas,
qu'une fois détachée,
je m'aperçoive que l'amour avait pris la porte depuis longtemps
et que je vivais avec le fantôme de l'amour.
Une heure plus tard
arrivée dans une autre école, loin,
à l'autre bout du département.
Accueil des élèves,
on s'assoit.
Production d'oral : ils racontent le chapitre de la semaine dernière.
Toc, toc,
il faudrait changer de salle.
Interruption.
Remballage.
Couloirage.
On émigre dans une salle de classe vide,
j'ai besoin du tableau,
il est rempli.
J'imagine qu'il ne faut pas l'effacer, j'en rabats une oreille,
pour écrire derrière,
on se fera tout petit.
On s'assoit.
"- Maîtresse, on peut recommencer du début ? - Hum non, on n'a pas le temps..."
Toc, toc
un élève vient rouvrir le tableau pour copier ce qu'il y a dessus.
On se déplace.
On se rassoit.
"- Alors, ils sont où au début du livre ? - ils sont en vac..."
Toc, toc,
punaise, encore !
Un groupe d'élèves :
"On vient chercher nos affaires".
20 minutes de passées, pour rien.
Je perds patience.
Je sais, c'est mal,
mais la semaine dernière déjà,
de salle en salle,
dans le bruit des portes qui claquent,
et des élèves qui vont et viennent,
on n'a rien pu faire de constructif.
Je raccompagne les enfants dans leur classe.
"Mais vous pourriez essayer cette salle là..."
Non, je n'essaierai pas cette salle,
je m'en vais
parce qu'il est trop tard maintenant pour commencer une séance.
Je m'excuse auprès des enfants.
A mardi prochain !
Quinze minutes plus loin
pause méditative dans la forêt,
puis école de St Avit.
Sourire.
Calme.
Une soupe au caillou.
On avance bien.
Retour dans le froid gris d'une pluie battante.
Heureusement, ce matin j'ai pris un col roulé...
Une heure plus tard,
maison.
Raaaah!
Aaargl ! le lave-linge n'est toujours pas vidé...
J'ai très envie de faire pipi.
"- Alors, qu'est-ce qu'il t'ont dit à la MGEN ? - Je ne sais pas, faut que je revienne quand je saurais ce que je fais. - Et à la Maïf ? - Je ne sais pas, faut que tu envoies un mail, il ne retrouvent pas le dossier. - Tu as fait ta lettre et ton CV en anglais ? - Non je n'ai pas eu le temps (??????)
L'ordinateur est allumé, sur un jeu...
J'ai très envie de faire pipi. Pourquoi je ne vais jamais faire pipi au moment où j'en ai envie ?
- Et l'agence immobilière ? - Faut qu'on se débrouille (traduction = que TU te débrouilles) tout seuls."
Bilan : pas d'information fiable, et trois mois de loyer à payer pour un studio inoccupé...
Demain, je dois me lever pour des heures sup.
Coup de fatigue.
Des pas dans l'escalier.
"- Maman ! J'ai eu 15 et demi au brevet blanc d'histoire-géo !"
Enfin une bonne nouvelle !
"- Je dois faire une lettre de motivation pour le lycée. Tu m'aides ?"
Oui.
J'ai très envie de faire pipi.
" Tu peux venir voir ? J'ai acheté une nouvelle cafetière ?"
C'est la voix de mon père, au bas des escaliers.
Ce n'est pas la même que celle qui a rendu l'âme.
Dix pages de mode d'emploi à lire, et un paquet neuf de dosettes qui n'iront pas dedans.
Les nouvelles sont tout sauf écologiques : 5 g de plastique, pour 2 g de café.
J'ai très envie de faire pipi.
Je commence à lire : laver le réservoir, le remplir avec de l'eau fraîche jusqu'à max...
Je vais me faire pipi dessus.
Introduire le T-disc de service... Koicéça le T-Disc de service ? J'ai pas fait les bonnes études moi.
Et j'aime pas le café, j'en bois jamais.
Je relis la notice.
Nettoyage de la machine : répéter quatre fois l'opération. L'eau coule dans la tasse.
Je sens que je vais avoir un périnée en béton moi.
"- Maman, t'as MA fiche de paie de l'an dernier ? J'ai travaillé à quelle date déjà ? Et le chantier en Ardèche, c'était quand ? - Heu, je suis sur la machine à café là, ça peut attendre non ? - Non, j'en ai besoin tout de suite..."
Tout de suite ? Après une journée à rien foutre ?
Je vais faire une fugue.
Me casser.
Aller chercher du café, tiens, et ne jamais revenir.
Je vais faire pipi.
Jouissif.
Surtout pour mes reins.
"-Maman ! On mange quoi ? Enfin, je veux dire, on mange quand ?"
J'ai retrouvé le ticket du café.
Demain je rapporte le café.
Refuser les désagréments, ce n'est sûrement pas la clé.
Je cherchais la clé.
Frénétiquement.
J'en avais tout un trousseau, quatre clés dorées, de toutes tailles, et de toutes formes.
Je les introduisais une par une dans la serrure, et à chaque fois, j'étais certaine que c'était la bonne.
Je les ai toutes essayées, une par une.
Je procédais méthodiquement, reléguant au fur et à mesure, sur un arc de l'anneau qui les retenait, celles qui ne faisaient pas l'affaire.
La tout petite clé tournait presque à vide.
Impossible d'introduire la grosse clé.
Une longue clé plate s'enfonçait jusqu'à la garde, me laissant espérer que, cette fois-ci, ça allait marcher.
Mais las ! Elle ne tournait pas.
La clé ronde, ça ne pouvait être que celle-ci.
Pas davantage.
Impossible de déverrouiller ce satané tiroir.
Il le fallait pourtant : impossible de faire quoi que ce soit avant qu'il ne soit ouvert.
J'ai recommencé plusieurs fois, toujours le même entêtement, à reproduire les mêmes schémas, les mêmes erreurs.
Je demandais de l'aide, mais personne ne venait : ça ne concernait que moi.
Épuisée, totalement désespérée, je me suis réveillée
et ça m'est apparu comme une évidence.
Comme cela fait des semaines que je ne dors plus qu'une petite partie de la nuit
et que je suis en dette de sommeil permanente,
je tiens pour une urgence vitale
le fait de m'endormir paisiblement
paupières closes sur le replay des kiffs du jour.
Jeudi, à la fin de la fête de la rivière,
sur le coup des deux heures du matin
(vendredi donc, en fait)
en tirant la fermeture éclair de mon sac de couchage
dans l'obscurité du dortoir
j'ai repensé à mes meilleurs moments de la journée.
Vite écartées
les embrouilles de l'auberge,
ordres, contre-ordres, ballotages divers et variés
qui font qu'au bout d'un moment
inévitablement,
je me sens rejetée.
Il me reste un long chemin avant d'être capable de ne pas me sentir blessée par des broutilles.
Repassés en boucle,
les visages amis, souriants
la musique que j'aime,
la danse,
que même quand j'ai plus de produit
j'en ai encore.
Me réjouir à l'avance de la sortie du CD de Vent de Galarne,
prévue,
si tout va bien,
pour Château d'Ars, en juillet.
Le tableau électrique qui prend feu
et l'électricité qui revient,
une heure après,
trop fort.
Mes chouchous du moment,
le groupe Fublène,
pour les trois personnes qui l'ont créé
que j'aime
et pour leur capacité à construire
à élaborer une vie musicale et esthétique propre
ce qui n'est pas couru d'avance quand on appartient à un groupe qui se décline en plusieurs formations.
Mais surtout
deux moments de grâce :
le premier
un concert,
- déjà entendu en juillet
mais qui a mûri depuis -
celui des Cousines, une formation vocale polyphonique,
jeune,
joyeuse
et généreuse
mêlant les voix de trois filles des Thiaulins
et de deux de la Chavannée.
Le deuxième
au bal
des jeunes des Brayauds,
d'excellents musiciens,
dont j'apprécie tout autant l'univers esthétique,
qui sont là,
qui écoutent,
qui rejoignent la scène avec leurs instruments.
Voir et entendre
ces liens tissés entre le Berry, le Bourbonnais et l'Auvergne
au-delà des puérils clivages de clocher
par une génération élevée dans le giron de trois associations d'éducation populaire
de cultures à la fois différentes et si communes
si cousines
c'est toute cette intelligence qui donnera sa dimension humaniste
au futur de la musique traditionnelle
et ça m'a ravi l'âme.
Montrez-moi votre boîte à déjeuner
et je la publierai.
La mienne est un bento (boîte japonaise), achetée dans une boutique à Paris
pour regarnir un étui
dont les boîtes
après plusieurs années d'usage,
avaient rendu l'âme.
Le bento est très pratique, mais attention, de nombreux modèles ne supportent pas très bien micro-ondes et lave-vaisselle.
Je vous montre l'étui :
Au-dessus du bento j'ai donc la place de rajouter un cryogel, un fromage blanc, etc.
Je glisse les couverts (les miens, ceux vendus avec le bento sont hors de prix),
enroulés dans une serviette qui me sert de set de table,
dans la "porte" de l'étui.
Toute la semaine sur la route
je n'ai guère envie de faire escale dans les cantines à l'heure du déjeuner,
et ni le temps,
ni les moyens de m'offrir un repas "ouvrier".
Parfois je déballe ma boîte dans une école que j'aime bien
avec des collègues sympas
parfois je préfère déjeuner seule dans une salle à manger de plein air
au calme
prendre le temps de lire un peu
et d'une sieste éclair parfois.
Un truc bien énervant
depuis quelques jours
chaque fois que j'ouvre Firefox
je tombe là-dessus :
avec, dans la barre d'adresse : searchnu.com/426
On peut accéder à internet, il y a des bugs, c'est plus lent
et surtout cette insupportable contrainte de se servir d'une interface que l'on n'a pas choisie.
En fait c'est un logiciel malveillant
qui résiste aux recherches de Malwarebytes,
mais pas d'Adwcleaner, heureusement.
Voilà c'est réglé,
à part que maintenant j'ai Yahoo au lieu de Google par défaut,
mais bon
à chaque jour suffit sa peine.
Madame le maire UMP d'Aix-en-Provence
toute en finesse et en élégance,
qui me fait penser à certains gamins,
ceux qui cassent un jouet plutôt que de le partager,
ou à cette personne avec qui j'ai travaillé l'an dernier
et qui pense que, sans elle,
rien ne fonctionne correctement.
Ego quand tu nous tiens...
Article du journal le Parisien du 8 mai
Le maire (UMP) d'Aix-en-Provence, Maryse Joissains-Masini, a contesté "la légitimité" de François Hollande et dénoncé "un danger pour la République" dans des propos tenus
dimanche à des médias locaux et qu'elle a maintenus mardi soir à l'AFP. Dans
un entretien vidéo mis en ligne par Aix City Local News, elle a réagi
dimanche à l'élection de M. Hollande en ces termes: "Même si M.
Hollande est proclamé président
de la République, je ne pense pas qu'il soit légitime parce qu'il y
arrive après un combat anti-démocratique comme on ne l'a jamais vu dans
ce pays (...) Par voie de conséquence, je ne me sens pas liée par ce
président de la République que j'estime illégitime". Et d'ajouter:
"C'est un danger pour la République". "Parce que cet homme n'a jamais
fait la démonstration qu'il ait réussi quelque chose dans sa vie. Je
crois que c'est quelqu'un d'intelligent et d'un certain niveau (...)
mais on ne s'intitule pas président de la République du jour au
lendemain". "J'espère que la jeunesse ne va pas pâtir dans les années
à venir de la bande de rigolos qui va s'emparer des commandes, dit-elle
encore. "Je ne souhaite pas que mon pays se casse la figure, mais
quelque part je pense que Nicolas Sarkozy pourrait servir de recours, et
peut-être dans pas si longtemps". Interrogée mardi, l'élue a
maintenu "sur le fond ces propos, même s'ils sont peut-être un peu
violents". "Ils ont été tenus dans un désarroi total et sur le coup de
la colère que j'ai réfrénée durant toute la campagne que j'estime avoir
été diffamatoire envers Nicolas Sarkozy", a-t-elle ajouté avant
d'accuser les médias d'avoir "lynché" le président sortant. Mme Joissains-Masini s'en est également prise au physique du nouveau chef de l'Etat, accusé de manquer de "prestance". "En
tous les cas, physiquement, il ne donnera pas l'image d'un président de
la République", disait-elle devant la caméra dimanche. "J'aurais aimé
d'un président qu'il ait plus de prestance et pas qu'il agite ses petits
bras comme il le fait dans tous ses meetings parce que ça me paraît
extrêmement ridicule". Mardi, Mme Joissains a assumé ses
commentaires, relevant qu'"on s'était gaussé" aussi de l'allure de M.
Sarkozy. Et elle a ajouté qu'en évoquant les "petits bras" de François
Hollande, elle s'est "fait plaisir". Contactée par l'AFP, la fédération UMP des Bouches-du-Rhône n'a pas souhaité réagir. Son
secrétaire départemental, le député Renaud Muselier, a estimé que "ces
propos n'engageaient que Mme Joissains". "Nous avons un président de la
République, élu démocratiquement. Il n'y a rien à redire, c'est notre
président - même si ce n'est pas mon ami" politique, a-t-il dit à l'AFP.
Le meilleur
Mon émission préférée à la télévision
rare
et émouvante
à cause de cette universalité de l'humain
qui fait qu'on pleure, qu'on rit, qu'on aime et qu'on croit
qu'on s'endort sous les mêmes étoiles
et qu'on se réveille sous le même soleil
quel que soit l'endroit de la planète
et les conditions dans lesquelles nous vivons,
et nos différences culturelles.
Ce contact avec les peuples premiers
qui vivent au rythme de leur environnement
qui n'ont rien
et partagent tout
menacés d'être phagocytés par l'avancée du monde moderne
si vivants.
A l'heure où les livres sur le bien-être, la pensée positive, le bonheur, et tout ça,
cartonnent au box office
je viens de recevoir un courriel particulièrement touchant,
qui nous a fait un bien fou à mon ego et à moi,
bien que je sache qu'il soit très mauvais de cultiver ledit ego.
Mais peut-être n'est-ce pas juste de l'egomania
peut-être que c'est juste ce lien d'humain à humain qui est bon.
Allez savoir.
En voici un extrait :
" Il y a peu de temps, après avoir découvert votre blog, vous savez
comme on passe d'une page à une autre, j'ai commencé à vous lire et j'ai
vite apprécié votre style à la fois incisif, plein d'émotions et
d'humour et j'ai voulu mieux vous connaitre.... alors j'ai repris votre
blog au début, oui en 2009 ! je viens de passer quelques jours en votre
compagnie car j'ai tout lu.
Je me suis régalée, d'abord par le plaisir de lire de la belle
écriture, de redécouvrir plein de musiques connues et oubliées,
d'apprendre ce qu'est un bal trad' et les airs qui vont avec et surtout
petit à petit de voir apparaitre une personnalité avec ses bonheurs,
avec ses moments de désespoir, avec ses doutes, avec ses coups de
gueule, avec son immense envie d'aimer...
Ce que je suis en train de vous dire peut ou vous faire plaisir ou
au contraire vous effrayer car écrire un blog et ses mots d'humeur nous
dévoile aux autres.
J'avoue avoir même recopié certains de vos articles tellement ils
me parlaient et certains autres tout simplement pour les transmettre à
mes filles, en saignantes, qui vivent comme vous la dégringolade de l'EN
et parfois les affres des IEN...
J'ai eu les larmes aux yeux avec "Peaux d'Anges", j'ai lu et relu vos petits lexiques, le pouvoir des mots...
J'ai hésité à vous écrire. Un passage sur les commentaires me
semblait trop impersonnel après ces heures passées avec vous ; et
aujourd'hui vous êtes pleine de doutes, " qu'ai-je fait de ma vie" alors
ce mot est là pour vous redonner la pêche !"
Le plus grand plaisir déjà
c'est que quelqu'un prenne la peine de m'écrire
et s'occupe de moi.
En plus elle avait mis des photos de son jardin
et moi
j'adore les photos de jardin.
Juste après,
il y a celui d'être lue.
Chaque fois que quelqu'un me dit avoir fouillé et lu des posts dont j'avais même oublié l'existence,
je suis profondément émue.
Je ne peux pas dire pourquoi
c'est comme ça,
mais il est clair que
si j'écris sur internet
c'est pour ça.
La fin du message était très personnelle, et j'ai eu envie de la garder pour moi,
mais elle me conseillait d'établir de temps en temps
une liste de ce que je fais
de ce que je fais de bien of course.
Ce qui m'a fait penser à cette remarque du Dalaï-Lama :
"Les hommes vivent comme s'ils n'allaient jamais mourir et ils meurent comme s'ils n'avaient jamais vécu".
A cette personne, et à toutes celles qui viennent ici régulièrement, je voudrais dire merci de ce précieux moment que vous m'accordez.
Ce sont vos commentaires qui m'ont donné l'envie de ressortir deux nouvelles de mes tiroirs pour les retravailler, en faire de courts romans, et les renvoyer à des éditeurs.
Je n'ai aucune idée du résultat. Je sais seulement que j'éprouve un plaisir infini à écrire chaque jour, ces histoires ou ce blog.
Un peu de douceur, de bienveillance et d'humanité
en ces temps de brute
ça ne pourra pas faire de mal.
Un peu de décence et d'élégance
aussi
nous changeraient.
Je suis très fière
qu'enfin la peur ne l'emporte pas
et que la France ne se raccroche pas, une fois de plus, au concept de l'homme fort
qui de Louis XIV à De Gaulle
en passant par Napoléon
ont parfois fait sa grandeur
mais plus souvent son malheur.
Fière aussi que mon pays
profondément de droite
sache jouer l'alternance.
J'espère que les élections législatives permettront de dégager une majorité significative
sur laquelle s'appuyer pour conduire une politique efficace et concrète.
L'arrivée des néo-nazis en Grèce me fait peur, surtout après le score d'Amène le Pire au premier tour...
Cependant, si j'aime François Hollande pour sa bonté, son humanité et sa patience
qui le font parfois passer pour un flanby mou du genou
auprès de ceux qui confondent énergie et déperdition émotionnelle,
je compte aussi sur son intelligence profonde pour mettre en place un peu de créativité et son courage pour ne pas s'entourer de piliers de la gauche caviar qui m'insupportent.
La France des bobos, très peu pour moi.
Je n'ai pas oublié les années Mitterrand, de secret, de corruption, et de mort.
J'espère que Laurent Fabius n'entrera pas au gouvernement.
Je ne lui ai pas pardonné les morts du sang contaminé.
Un peu d'espoir oui
ça fait du bien.
Édit : c'est dommage que les chinois n'appliquent pas leurs classiques...
Édit : lieu magique où s'est mariée ma Cécile, groupe excellent & sympa, ce qui ne gâche rien.
Roule ... et ferme derrière, c'est ce que criait le ticketteur au conducteur de trolleys limougeauds autrefois.
Depuis la fin du stage CM2 la semaine dernièrej'ai fermé la porte du bureau sur le bazar qui l'encombrait.
Hier,
galvanisée à l'idée de gaspiller un peu de mon énergie quotidienne à retrouver mes repères dans ce fouillis
je n'ai pas imaginé d'autre choix
j'ai rangé.
Mercredi dernier
j'ai eu beau me faire violence
impossible d'aller bosser.
Ce matin,
comprenant que l'idée de rattraper ces quatre heures allait me pourrir les quatre prochaines semaines
je n'ai pas imaginé d'autre choix
je me suis levée.
Pour résumer
on peut dire que j'ai du mal à me lever,
que je déteste travailler pendant les vacances
surtout depuis que je ne prends plus de vraies vacances,
et que l'idée de perdre quatre heures de lumière en allant m'enfermer
alors que la pluie arrive de nouveau,
m'est totalement insupportable.
Pourtant,
ce matin
en préparant mon sac devant la fenêtre ouverte,
j'ai entendu les merles et la quantité incroyable d'oiseaux qui s'activent dans le jardin.
J'ai remarqué que les pivoines que j'avais massacrées en mars (période à laquelle j'ai eu l'idée saugrenue de les diviser et de les déplacer)
ont commencé à fleurir.
J'ai senti l'odeur entêtante du lilas,
qui fait pourtant piètre figure après ces longs jours de pluie et de vent.
En sortant prendre une photo, j'ai vu que les rhodo aussi
très en retard
s'ouvrent enfin.
Dans cet éclat soudain de vie joyeuse, qui envahit l'espace et le temps,
c'est étrange comme mon cœur sort de sa léthargie pour se remettre à battre,
et comme ma pensée - qui oscille en permanence sur une échelle barométrique allant du désespoir à l'euphorie -
bascule soudain du côté de ce présent infini qu'est la vie.
Il paraît que tout ce fatras fracassant,
c'est la faute à la crise du milieu de vie,
qui nous emprisonne entre des adolescents pas encore autonomes,
et des parents vieillissants qu'il nous faut prendre en charge,
nous confronte à l'idée de notre propre mort,
insidieusement obligés que nous sommes d'établir ce bilan navrant :
cinquante (et un) an déjà et qu'ai-je fait de ma vie ?
rien
ah ah
ça fait bien quarante-cinq ans au bas mot que je suis en pleine crise du milieu de vie...
ce qui fait que
quand au hasard d'une déambulation matinale de jardin,
entre deux photos,
je me penche sur un iris et que je découvre son parfum
pour la première fois
dans ce festival des sens qu'est un début de journée entre pelouse humide, ciel de traîne, parfums mêlés, pointillés de couleurs sur chambre de verdure, et trilles dopées aux phéromones,
je ne peux pas imaginer d'autre choix
que de saisir au vol
ce moment absolument parfait.
Là-dessus faut que j'y aille
je vais être en retard.
Avant chaque débat, les négociations entre les équipes sont âpres ...
Pour être à la hauteur,
chaque détail compte...
Mais ce n'est pas toujours réussi.
Je n'ai pas pu aller plus loin que les quelques minutes de fascination devant cette image
que certainement j'ai été la seule à remarquer
puisque personne n'en a parlé ce matin.
Mais il est vrai qu'il est bas (ah ah) de moquer sur le physique.
Je suis basse donc.
Contrairement au candidat de droite
sur la chaise haute
dont j'ai retenu qu' en fait
il était en période d'essai
pendant toutes ces années
de ministre de l’Économie et des Finances
de ministre de l'Intérieur
et de président de la République.
Mais maintenant ça va
il a changé de femme
on peut lui confier un autre CDD
il ne recommettra pas les mêmes erreurs.
Tant qu'à faire
vu que ce n'est pas tellement autorisé de cumuler des CDD successifs chez un même employeur
j'aimerais mieux l'autre
à l'essai.
Pour voir.
Alors j'ai éteint la télé,
pour recommencer à penser par moi-même.