C'est l'heure du mantra.
3333 code Ste Rita
fais que je vende mon Berlingo qu'est sur le parking.
Le temps s'écoule,
parfois vite,
un jour chasse l'autre, les cours, les enfants, le linge, les courses, le chant, les amis, le ciné, la piscine...
parfois lentement
préparer l'entretien
collecter les informations
comprendre que la réponse d'un éventuel détachement dans le secondaire n'arrivera qu'au début de l'été,
quand tout sera déjà bouclé pour la Louisiane,
s'ils m'embauchent.
Ils vont m'embaucher.
3333 code Ste Rita
fais que je vende mon Berlingo qu'est sur le parking.
La culpabilité est toujours là,
mais je prépare les boys (et leur père) à la séparation,
à l'autonomie,
à la réalité de la vie.
Même si je restais, il faudrait : je ne peux pas continuer comme ça,
c'est trop lourd.
Quand un enfant cesse-t-il d'être trop jeune ?
Je ne sais pas.
Moi j'ai pas eu le choix.
Réunion de famille pour en parler.
A mon initiative, encore.
3333 code Ste Rita
fais que je vende mon Berlingo qu'est sur le parking.
Je regarde mes enfants,
je regarde ma mère,
je regarde les Chavans,
je regarde le jardin.
Je dis un peu au revoir chaque jour.
Mon cœur s'envole,
rien ne le retient.
Ça me tourmente et ça me porte.
3333 code Ste Rita
fais que je vende mon Berlingo qu'est sur le parking.
Mon camp de base est désormais la Bretagne des bois. Dans le Bourbonnais je m'étais réparée. Ici je veux m'épanouir. Ce n'est pas toujours facile. Allées et venues du quotidien de Madame Nicole en pays Pourlet.
dimanche 29 mars 2015
Killing chair
Je travaille désormais souvent debout.
D'abord parce que j'utilise le rebord de la fenêtre de mon bureau,
pile poil à ma hauteur,
avec une vue sur le jardin,
qui,
même lorsque le temps est maussade
me ravit.
Ensuite (mais surtout en fait)
parce que j'ai zéro personnalité.
Non seulement tous les geeks de Silicone valley travaillent comme ça,
Mais aussi, comme pour le bullet journal
j'ai suivi la recommandation de Michel,
le créatif collègue, auteur de Tilekol.
qui affirme que la chaise tue,
et qu'elle tue plus que la cigarette
(heureusement qu'on oblige les fumeurs à pratiquer leur vice debout au grand air ...
on leur sauve la vie ...)
De la même manière que tout en pratiquant la méditation qui m'apaise,
je m'interroge sur une mode qui vise quand même à nous faire accepter notre situation,
issue d'une philosophie s'accomodant parfaitement de la notion de castes,
je dois dire que je reste un peu partagée sur le concept.
D'un côté, je suis convaincue que visser des gamins à leur chaise en classe,
c'est pas bon,
et je suis très heureuse devant ma fenêtre, d'utiliser mes jambes, au lieu des roulettes de mon fauteuil,
pour me déplacer jusqu'aux dossiers et autres papiers.
J'aime cette mobilité de la mécanique du corps.
C'est presque un peu addictif.
On the other and,
c'est un phénomène de mode directement importé des Etats-Unis,
et je me méfie de tout ce qui actionne des mécanismes de peur
et vise à nous faire consommer,
en l'espèce un bureau ergonomique avec un tapis de marche dessous.
Quand la petite voix dans ma tête me souffle de passer moins de temps sur l'ordi
et un peu plus dehors, à faire autre chose que travailler,
j'aurai plutôt tendance à l'écouter.
Tous ces tableaux épinglés me laissent une impression de gêne,
j'aime pas bien la frénésie collective généralement.
Mais peut-être que ma no-personnalité et moi,
un jour, on se laissera circonvenir ?
mercredi 25 mars 2015
Un tour dans le bois...
A l'occasion des journées européennes des métiers d'art
venez donc vous faire un tour dans le bois
ce week-end
pour boire un coup déjà
pis
vous initier au tournage
manier les outils
ou simplement admirer les objets qui naissent sur le tour.
Le bois c'est très doux, et ça sent bon.
L'atelier de Jean-Louis est à la Chapelle Taillefert
tout près de Guéret
( 05 55 41 12 81)
et si vous êtes trop loin
alléluia !
il a un site internet là
dimanche 22 mars 2015
Images comme ça
Des images pour rien
des images comme ça.
Penchée à la fenêtre,
j'écoutais la joyeuse mélodie de la récréation
les cris, les rires.
Je voyais les ombres s'étirer et courir sur le bitume.
Je me disais,
s'il y a de l'ombre,
c'est qu'il y a de la lumière,
et juste à ce moment,
j'ai senti la chaleur du soleil sur mon visage.
des images comme ça.
Penchée à la fenêtre,
j'écoutais la joyeuse mélodie de la récréation
les cris, les rires.
Je voyais les ombres s'étirer et courir sur le bitume.
Je me disais,
s'il y a de l'ombre,
c'est qu'il y a de la lumière,
et juste à ce moment,
j'ai senti la chaleur du soleil sur mon visage.
Provisions
De quoi je profite en ce moment ?
Du fromage de chèvre, des œufs frais
et de la crème crue....
Des spécialités françaises
inconcevables aux Etats-Unis...
Du fromage de chèvre, des œufs frais
et de la crème crue....
Des spécialités françaises
inconcevables aux Etats-Unis...
mercredi 18 mars 2015
Ciné plus, ciné moins
On y court...
Une fiction très documentée,autour de l'histoire de Many, un jeune sikh téléporté en France pour y travailler,
rembourser son passeur et envoyer de l'argent à sa famille.
Émouvant, attachant
dans un univers qui n'a rien de manichéen,
celui des mineurs isolés.
Je ne vous en dis pas plus,
à part
allez-y les yeux fermés.
Euh non, pas fermés en fait,
c'est du cinéma...
On oublie...
Enfin moi,je vais l'oublier très vite,
contrairement aux petits bijoux eastwoodiens
qu'ont été
La route de Madison
Grand Torino
Mystic river
Million dollar baby.
Alors
en vrai
j'ai pas tout détesté,
vu sous l'angle de mon projet d'expat,
tout ce qui parle de l'Amérique profonde
le drapeau devant la porte
le patriotisme
Dieu...
Tout ça m'intéresse bien sûr.
Mais c'était long
et pas bon.
C'est quand même sur fond de guerre en Irak,
dont l'exposé des causes est soigneusement évité,
juste vaguement évoqué par un soldat
peu avant de se faire tuer.
Conclusion du héros : c'est bien fait, c'est le doute qui l'a tué...
Le pire moment :
soucieux de maîtriser son budget plombé par les effets spéciaux,
Clinty a opté pour l'emploi d'un poupon de plastique.
Une véritable scène d'anthologie : la femme du héros allaite le poupon,
le refile à son mari (pour une fois qu'il est là),
lequel lui bou-bouge un peu la main pour faire plus vrai.
A part ça, j'en garderai pas un souvenir impérissable
si ce n'est peut-être que, bien souvent,
les gens meurent comme ils ont vécu : connement...
vendredi 13 mars 2015
Fais-moi un signe # 9 Ma p'tite ville
Sur le forum Louisiane
dans le fil de discussion "Codofil 2015-2016"
mes collègues déjà à NOLA (New-Orléans pour les initiés)
bâchent sans arrêt Lafayette,
petite bourgade sans grand intérêt,
pour les trentenaires fêtards du moins,
comparable à Guéret.
Lafayette : 260 000 habitants
Guéret : 14 000...
Bon
Mais moi
je veux aller en Louisiane,
à Lafayette
parce que c'est le beating heart du pays cadien,
parce que ça danse beaucoup, beaucoup
pis partout partout
mais aussi à cause que
chez eux autres
ils se sentent tellement bien
qu'ils sont classés troisième ville des Etats-Unis où il y a le plus de gens qui s'estiment heureux...
Bon
je me demande si c'est pas une étude réalisée par des Louisianais,
parce que Bâton-Rouge, Shreveport et Houma quoi...
dans le fil de discussion "Codofil 2015-2016"
mes collègues déjà à NOLA (New-Orléans pour les initiés)
bâchent sans arrêt Lafayette,
petite bourgade sans grand intérêt,
pour les trentenaires fêtards du moins,
comparable à Guéret.
Lafayette : 260 000 habitants
Guéret : 14 000...
Bon
Mais moi
je veux aller en Louisiane,
à Lafayette
parce que c'est le beating heart du pays cadien,
parce que ça danse beaucoup, beaucoup
pis partout partout
mais aussi à cause que
chez eux autres
ils se sentent tellement bien
qu'ils sont classés troisième ville des Etats-Unis où il y a le plus de gens qui s'estiment heureux...
Bon
je me demande si c'est pas une étude réalisée par des Louisianais,
parce que Bâton-Rouge, Shreveport et Houma quoi...
dimanche 8 mars 2015
Ma bonne étoile
En attendant ça
j'aime bien la phrase
"cela commence par un peu de chagrin"...
je pense à ça
Joe Dassin :Ma bonne etoile sur WAT.tv sélectionnée dans Musique
J'ai lu quelque part
qu'on n'est pas le produit des circonstances
mais de nos choix.
Mais parfois c'est dur de choisir de ne pas voir passer le train de notre vie
en restant derrière ce grillage
qui nous empêche
qui nous protège
Les p'tits pansements
Tu te souviens du pansement n°2 ?
Attendre que ça passe...
Hier,
je suis allée chercher ma Polo,
et le vendeur, mari d'une collègue,
m'a aidée à revoir mon annonce pour Berlingo chéri,
pas encore vendu.
On a revu le prix,
l'annonce,
la photo,
et il a dit "essayez déjà comme ça,
si ça ne marche pas, revenez me voir,
on vous le rachètera."
OK, un peu moins cher,
mais c'est quand même un sacré filet de sécurité,
parce que dans 30 jours, faudrait que je le réassure, et c'était pas trop le plan....
Rentrer de Paris,
la voiture pleine de covoitureurs,
m'a donné l'occasion de rencontrer Sébastien,
qui m'a parlé de cette petite part de divin que nous portons en nous,
une petite étincelle,
qui parfois s'embrase pour faire de quelques élus des prophètes.
Sébastien devait aller à la gare,
assez loin du point de dépose.
Un peu gênée du refus de l'autre passagère -que quelqu'un venait chercher- de le dépanner,
j'étais embêtée: "j'espère que ce sera pas trop galère".
Et il a répondu "c'est galère quand on décide que ce le sera, sinon, ça ne l'est pas".
Quelques minutes plus tard, il m'a envoyé un message :
"C'est pour vous rassurer, j'ai trouvé juste quelqu'un qui passait et qui m'a conduit à la gare".
Qu'est-ce que j'ai apprécié ce petit signe de prévenance.
Dans la voiture, il m'avait dit "vous allez partir c'est sûr", c'est nous qui attirons les bonnes ou mauvaises choses.
Je sais pas si c'est vrai, mais j'ai envie de le croire.
La petite étincelle de divin, le mantra de Ste Rita,
tout est bon dans les pansements...
Attendre que ça passe...
Hier,
je suis allée chercher ma Polo,
et le vendeur, mari d'une collègue,
m'a aidée à revoir mon annonce pour Berlingo chéri,
pas encore vendu.
On a revu le prix,
l'annonce,
la photo,
et il a dit "essayez déjà comme ça,
si ça ne marche pas, revenez me voir,
on vous le rachètera."
OK, un peu moins cher,
mais c'est quand même un sacré filet de sécurité,
parce que dans 30 jours, faudrait que je le réassure, et c'était pas trop le plan....
Rentrer de Paris,
la voiture pleine de covoitureurs,
m'a donné l'occasion de rencontrer Sébastien,
qui m'a parlé de cette petite part de divin que nous portons en nous,
une petite étincelle,
qui parfois s'embrase pour faire de quelques élus des prophètes.
Sébastien devait aller à la gare,
assez loin du point de dépose.
Un peu gênée du refus de l'autre passagère -que quelqu'un venait chercher- de le dépanner,
j'étais embêtée: "j'espère que ce sera pas trop galère".
Et il a répondu "c'est galère quand on décide que ce le sera, sinon, ça ne l'est pas".
Quelques minutes plus tard, il m'a envoyé un message :
"C'est pour vous rassurer, j'ai trouvé juste quelqu'un qui passait et qui m'a conduit à la gare".
Qu'est-ce que j'ai apprécié ce petit signe de prévenance.
Dans la voiture, il m'avait dit "vous allez partir c'est sûr", c'est nous qui attirons les bonnes ou mauvaises choses.
Je sais pas si c'est vrai, mais j'ai envie de le croire.
La petite étincelle de divin, le mantra de Ste Rita,
tout est bon dans les pansements...
jeudi 5 mars 2015
Fais-moi un signe #8 Ma p'tite tenue
12 euros
friperie de la Fondation d'Auteuil
Fluide, tout doux.
Voilà, je sais déjà comment je vais m'habiller pour l'entretien.
friperie de la Fondation d'Auteuil
Fluide, tout doux.
Voilà, je sais déjà comment je vais m'habiller pour l'entretien.
mardi 3 mars 2015
Fais-moi un signe #7 Ma p'tite convoc...
Aujourd'hui fut une bonne journée.
Aujourd'hui quelqu'un m'a appelée pour acheter ma voiture,
je sais pas si ça va marcher,
mais je venais de faire un énorme virement pour rembourser le crédit et racheter la polo,
alors ça a fait une moyenne.
Aujourd'hui j'ai testé une piscine de banlieue à l'heure du déjeuner,
avec ma copine,
de la musique plein les oreilles.
Et aujourd'hui,
j'ai reçu...
tadam !
Passons sur les heures de prison restées en souffrance
malentendu ou malveillance ?
Passons sur ce maudit bilan et tout le boulot que j'ai à rattraper....
Passons sur les angoisses...
Restons concentrés
que de la pensée positive
Jambalaya, crawfish pie and fil' gombo
Son of a gun, we'll have fun on the bayou....
yeah !
dimanche 1 mars 2015
First aid kit : mes 7 pansements préférés
Le coup de grâce,
ça a été ce bilan imprévu,
qu'il faut rédiger pendant les vacances,
pour tenter de sauver nos postes.
La parano rampe vers mon âme,
s'insinue dans mes repos,
trouble mon jugement.
Cette idée de sagesse
que le bonheur ce serait accepter son sort,
c'est pas un peu des conneries pour que chacun reste à sa place ?
Les idées noires,
le horla qui s'empare de moi.
Mais aujourd'hui je vous la joue à l'américaine,
je vous la joue pensée positive.
Certainement un effet des trois jours passés chez ma cousine,
conjugué à ma bullet addiction,
majoré par mon fantasme louisianais
(viens petite convoc, viens cette semaine s'il te plaît).
Les papillons, les fleurs,
les coloriages,
organiser le mois, la journée,
savoir le soir exactement ce que j'ai à faire,
et comment,
le lendemain
mais surtout, cocher jouissivement tout ce que j'ai dépoté dans la journée,
c'est bête, mais ça m'apaise.
C'est mon premier pansement.
Du Prozac et autres molécules testés il y a quelques années,
des séances chez le psy,
j'avais gardé la sensation d'être installée dans le mal être comme dans une maladie incurable,
rien à changer,
tout à accepter,
étiquetée.
Je ne souffrais plus, mais je n'étais plus moi-même.
C'était à la fois confortable et désagréable.
Ce que j'ai appris, c'est que
c'est pas toujours aussi dur,
ça finit toujours par passer.
Alors,
je ne prends rien,
jamais
parce que mon deuxième pansement,
c'est que j'attends que ça passe.
Notez que j'ai déjà essayé d'attendre roulée en boule sur le canapé
avec une grosse boîte de mouchoirs.
Et c'est pas si mal,
parce qu'un jour quelqu'un m'a dit,
le chagrin, faut que ça sorte,
que ça coule avec les larmes.
Pis moi,
ça me fait du bien de pleurer.
Après je dors super bien.
Comme un somnifère, mais avec les idées claires.
Pour autant, pleurer, c'est pas un pansement,
c'est seulement le sérum phy qu'on met sur la compresse pour laver les plaies.
Juste avant le cataplasme aux endorphines.
La piscine, la gym, la marche, la danse, peu importe : faut que ça bouge,
que ça transpire,
et parfois avec rage.
Le corps, c'est l'antidote de l'esprit.
C'est mon troisième pansement.
Ça prend du temps.
Mon quatrième pansement,
j'ai beaucoup, beaucoup de mal à l'utiliser.
Me coucher tôt.
Tout lâcher à 22.30,
surtout l'ordi,
pour retrouver ma couette
et si possible un bouquin.
Des fois je pleure avec le livre.
C'est bien aussi.
Le mal-être, ça a quand même souvent à voir avec la fatigue.
Dans mon lit,
je suis seule.
C'était un choix,
c'est devenu une habitude.
C'est là qu'il y a la minute que je me suis inventée en voyant cette image,
laquelle va bien faire rire ceux qui connaissent mon incommensurable vide fidéique :
C'est que le hug mental de Jésus,
a déclenché chez moi une autre représentation.
Et tous les soirs, en fermant les yeux,
je me réfugie dans ma propre compassion,
une manifestation amicale de bienveillance pour moi-même,
et ça, cette indulgence, c'est très récent.
Je me sens enveloppée par l'univers tout entier.
C'est mon cinquième pansement.
Juste avant le câlin du soir,
je me remémore trois au quatre bons moments du jour
Au début,
je n'y arrivais pas du tout,
surtout après une journée de merde...
Il m'apparaissait avec terreur que je n'avais vécu aucun instant mémorable,
qu'une succession de contrariétés, parfois dérisoires, parfois préoccupantes.
Il m'a fallu créer des respirations,
en m'obligeant à être attentive plusieurs fois dans la journée.
Oui, bon, OK,
c'est de la pleine conscience.
Mais c'est pas parce qu'une tarte est à la crème qu'elle n'est pas bonne...
Des exemples ?
- Savourer avec délice l'orange sanguine fraîche et sucrée du petit déjeuner.
- Se concentrer, pendant quelques longueurs, sur la fluidité de l'eau le long du corps,
sur la mécanique bien huilée de la marche.
- Préparer un bon repas du dimanche.
- Entendre les voix de mes fils (quand ces petits cons s'engueulent pas) dans la maison.
- Contempler le spectacle de la nature, sentir la pluie, le vent, le soleil, regarder une prairie, un vallon, entendre les oiseaux du matin quand la pluie cesse enfin, toucher l'écorce d'un arbre.
Dans sensation, il y a sens.
M'en souvenir, c'est le sixième pansement.
Et que serait ma vie sans le chant,
mon septième pansement ?
ça a été ce bilan imprévu,
qu'il faut rédiger pendant les vacances,
pour tenter de sauver nos postes.
La parano rampe vers mon âme,
s'insinue dans mes repos,
trouble mon jugement.
Cette idée de sagesse
que le bonheur ce serait accepter son sort,
c'est pas un peu des conneries pour que chacun reste à sa place ?
Les idées noires,
le horla qui s'empare de moi.
Mais aujourd'hui je vous la joue à l'américaine,
je vous la joue pensée positive.
Certainement un effet des trois jours passés chez ma cousine,
conjugué à ma bullet addiction,
majoré par mon fantasme louisianais
(viens petite convoc, viens cette semaine s'il te plaît).
Les papillons, les fleurs,
les coloriages,
organiser le mois, la journée,
savoir le soir exactement ce que j'ai à faire,
et comment,
le lendemain
mais surtout, cocher jouissivement tout ce que j'ai dépoté dans la journée,
c'est bête, mais ça m'apaise.
C'est mon premier pansement.
Du Prozac et autres molécules testés il y a quelques années,
des séances chez le psy,
j'avais gardé la sensation d'être installée dans le mal être comme dans une maladie incurable,
rien à changer,
tout à accepter,
étiquetée.
Je ne souffrais plus, mais je n'étais plus moi-même.
C'était à la fois confortable et désagréable.
Ce que j'ai appris, c'est que
c'est pas toujours aussi dur,
ça finit toujours par passer.
Alors,
je ne prends rien,
jamais
parce que mon deuxième pansement,
c'est que j'attends que ça passe.
Notez que j'ai déjà essayé d'attendre roulée en boule sur le canapé
avec une grosse boîte de mouchoirs.
Et c'est pas si mal,
parce qu'un jour quelqu'un m'a dit,
le chagrin, faut que ça sorte,
que ça coule avec les larmes.
Pis moi,
ça me fait du bien de pleurer.
Après je dors super bien.
Comme un somnifère, mais avec les idées claires.
Pour autant, pleurer, c'est pas un pansement,
c'est seulement le sérum phy qu'on met sur la compresse pour laver les plaies.
Juste avant le cataplasme aux endorphines.
La piscine, la gym, la marche, la danse, peu importe : faut que ça bouge,
que ça transpire,
et parfois avec rage.
Le corps, c'est l'antidote de l'esprit.
C'est mon troisième pansement.
Ça prend du temps.
Mon quatrième pansement,
j'ai beaucoup, beaucoup de mal à l'utiliser.
Me coucher tôt.
Tout lâcher à 22.30,
surtout l'ordi,
pour retrouver ma couette
et si possible un bouquin.
Des fois je pleure avec le livre.
C'est bien aussi.
Le mal-être, ça a quand même souvent à voir avec la fatigue.
Dans mon lit,
je suis seule.
C'était un choix,
c'est devenu une habitude.
C'est là qu'il y a la minute que je me suis inventée en voyant cette image,
laquelle va bien faire rire ceux qui connaissent mon incommensurable vide fidéique :
C'est que le hug mental de Jésus,
a déclenché chez moi une autre représentation.
Et tous les soirs, en fermant les yeux,
je me réfugie dans ma propre compassion,
une manifestation amicale de bienveillance pour moi-même,
et ça, cette indulgence, c'est très récent.
Je me sens enveloppée par l'univers tout entier.
C'est mon cinquième pansement.
Juste avant le câlin du soir,
je me remémore trois au quatre bons moments du jour
Au début,
je n'y arrivais pas du tout,
surtout après une journée de merde...
Il m'apparaissait avec terreur que je n'avais vécu aucun instant mémorable,
qu'une succession de contrariétés, parfois dérisoires, parfois préoccupantes.
Il m'a fallu créer des respirations,
en m'obligeant à être attentive plusieurs fois dans la journée.
Oui, bon, OK,
c'est de la pleine conscience.
Mais c'est pas parce qu'une tarte est à la crème qu'elle n'est pas bonne...
Des exemples ?
- Savourer avec délice l'orange sanguine fraîche et sucrée du petit déjeuner.
- Se concentrer, pendant quelques longueurs, sur la fluidité de l'eau le long du corps,
sur la mécanique bien huilée de la marche.
- Préparer un bon repas du dimanche.
- Entendre les voix de mes fils (quand ces petits cons s'engueulent pas) dans la maison.
- Contempler le spectacle de la nature, sentir la pluie, le vent, le soleil, regarder une prairie, un vallon, entendre les oiseaux du matin quand la pluie cesse enfin, toucher l'écorce d'un arbre.
Dans sensation, il y a sens.
M'en souvenir, c'est le sixième pansement.
Et que serait ma vie sans le chant,
mon septième pansement ?
7 sacrements, 7 chakras, 7 jours pour créer le monde, 7 circumambulations, 7 branches au chandelier, 7 merveilles du monde, 7 ayats pour ouvrir le Coran, 7 archanges de l'Apocalypse, 7 péchés capitaux, 7 continents, 7 pétales
et maintenant
les sept pansements de Coline !...
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