Il y a un an et demi, la folie d'un voisin m'a fait prendre peur.
Je revois Andrée, dans la salle d'Embraud, me répéter avec insistance : "Viens à Château".
Il y a un an, j'investissais mon deux-pièces avec vue.
Mercredi dernier, nous l'avons portée en terre. Quatre Chavans portaient son cercueil, suivis par les vielles, les fifres et les chants. Depuis, nous nous réunissons souvent autour de Jacky.
Le berger, qui se lève avant le soleil, passe le voir tôt le matin, l'heure difficile.
Elle est forte Andrée. Elle s'est battue des mois, le temps qu'on s'habitue à sa disparition, venue comme un soulagement. Le temps qu'on se réunifie. Le temps que les restrictions soient levées, et qu'on soit tous là, à la célébrer ensemble, autour d'une pompe aux grattons et d'un verre de blanc.
Ce soir, j'ai trouvé, en bordure de mon jardin, et malheureusement de route aussi, sous le regard aux aguets des chats du voisinage, un bébé pie en apprentissage de sortie de nid.
Demain il faudra la représenter à ses parents, et la nourrir aussi, en attendant qu'elle soit reprise en charge par sa famille. Les parents pie ssont de bons parents, qui ne lâchent pas facilement l'affaire, quand bien même les humains l'auraient tenue en main.
C'est drôle, en cherchant des renseignements sur sa meilleure prise en charge, j'ai trouvé la symbolique de ce petit corvidé mal aimé en campagne, notamment sur le blog Conscience chamanique.
Intelligence, accumulation de connaissances, nettoyage, guérison, pouvoir de l'observation et de la pensée positive, ouverture intuitive à tous les possibles... Elle ne pouvait pas mieux tomber, à la fin de ce dimanche long, plein de douceur, de partage, de musique et de nature sauvage.