Cinquième jour de marche.
Aujourd'hui j'ai appris qu'il suffit de se défaire de la peur,
et tout ce dont tu as besoin, tu le trouves sur ton chemin.
Tout est parfait, ne te tracasse pas.
Le corps s'ajuste.
Je suis un point qui avance entre ciel et terre.
Comme un compas ancré au sol, les pieds se mettent en route, malgré la douleur du départ, pour une petite étape de 17 km.
C'est drôle, j'ai noté dans mon carnet : "Soleil, pluie, vent, je suis toute la journée dehors...".
A ce moment là, je ne savais pas que, les semaines suivantes, je passerai presque toutes mes journées enfermée.
Comme quoi seul compte vraiment le moment présent...
(Bien qu'aujourd'hui je sois heureuse de pouvoir revisionner ce beau film...)
C'est presque à regret que je quitte le cocon familial de la maison de Fernanda.
Mais je me sens fière d'être déjà arrivée jusque là.
D'avoir franchi le cap du jour de découragement...
Pas de ravitaillement sur cette portion, pas de restaurant où faire une pause.
Quelqu'un a mis des biscuits, un point d'eau et un banc derrière sa maison.
Ecrit "Cantinho del peregrino..."
Merci...
Je me pose aussi un peu à l'un de ces tas de galets où chacun écrit son nom.
Au détour d'un virage, un petit bois plein d'arums, une splendeur.
Certaines images resteront toujours gravées dans ma mémoire.
Comme à la fin, la rivière Lima, qui prend l'allure des bords d'Allier...
L'albergue, peu accueillante, mais fonctionnelle, se trouve un peu après l'ancien pont de pierres.
J'y retrouve Emil, qui va au ravitaillement pour nous deux, pendant que je profite de la douche.
On dîne ensemble au restau en face, avec Janke, assistant parlementaire allemand, bobo chic mais sympa.
Ah ! Mais c'est lui que les Slovaques d'hier avaient appelé en panique...
Janke a un guide papier, et c'est lui qui leur avait indiqué la maison de Fernanda...
Le monde du pélérinage est aussi petit que vaste...
Pas de télévision dans ce restaurant. On ne sait rien encore de la panique qui se répand depuis l'Est...
Emil et Janke boivent beaucoup de vin, dévorent mon assiette de poulpe.
On rit de bon coeur, et puis on rentre, car les portes de l'auberge ferment à 21.00...
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Edit : si tu retournes un peu en arrière, tu trouveras les chansons que je poste chaque jour sur FB, que j'ai réussi à récupérer, malgré un petit souci technique qui boulotte un peu la fin...
La première est au lundi 16 mars.