mardi 14 mai 2024

Fête de la rivière

 Oh, cette année, l'eau était courante.

Si haute et si rapide que les bouchures s'étaient par endroit effondrées. L'île au centre avait presque disparu. Les bateaux étaient montés sur la berge.

Nous sommes arrivés mercredi soir, après la longue route. J'étais heureuse de retrouver la rivière. A la nuit tombée, le bruissement de plus en plus sonore, crissant, criant, coassant, de la nature, à nul autre pareil. Pourtant, en Bretagne, nous vivons dans une campagne qui n'est pas silencieuse. Mais pas si foisonnante que ce bocage qui enserre la rivière sauvage. 

C'est en marchant sous le ciel obscur de la lune nouvelle que j'ai réalisé à quel point cet environnement me manque.






Le lendemain, c'était la fête de la Rivière. Des chants, des danses, des bateaux, des tartes du four à pain. Du soleil et de la joie. 



Vous n'en verrez pas grand chose. J'ai de moins en moins souvent mon téléphone à la main. Mais nous en avons bien profité, vous pouvez me croire. Nous avions choisi de dormir au dortoir d'Embraud, tout à nous à cette saison.

Le jour d'après était pareil à tous les jours d'après.
Laver. ranger.


Aller voir mon berger, rigoler.
Puis aller voir Jacky, à l'Ehpad, et sentir les larmes affleurer.

Samedi, un petit tour au marché de Bourbon, qui me manque aussi beaucoup.
Et l'après-midi, le mariage d'une copine.
Ma première cérémonie druidique (deux heures en pleine cagne...), dont j'ai retenu "saurez-vous affronter le feu cruel du changement /  le flux et le reflux des sentiments / le silence et la contrainte / l'éclat de la lumière".
Ils ont dit que oui, ils sauraient.
Quelqu'un a conclu avec un "Mariage plus vieux, mariage heureux".
Je le leur souhaite.
Nous concernant, nous nous sommes sentis confortés dans notre non demande en mariage quotidienne : tous les matins nous nous épousons pour la journée. Pas de cérémonie, pas de stress, pas de sous dépensés, juste la joie matinale d'être ensemble et de se promettre tendresse et fidélité jusqu'au soir.



Et puis retour...
La pluie drue en continue, après cette parenthèse bienvenue de grand soleil et de sourires...

Petit souvenir de la mairie avec une autre copine de la mariée...

jeudi 2 mai 2024

Une écrivaine, ça écrit

Je vous présente Leila et Sophia. Chacune son vécu, chacune son projet. 

On parle d'histoires, de technique, d'inspiration, de personnages, de dialogues, de journal d'écrivain, et de notre intimité de femmes aussi. C'est très inattendu. Un petit cadeau de la vie.

C'est la première fois que j'ai des copines écrivaines comme moi (à part mon amie Hilly !)

Des personnes en plein processus d'écriture. Nous étions ensemble au stage Déclic. Trois membres d'un groupe un peu plus large, mais aujourd'hui j'étais de passage. A Montparnasse est venu qui pouvait.

Un jour nous serons autrices. Nous serons publiées. Pour l'instant nous sommes écrivaines. Nous écrivons. Tous les jours. Avec ardeur.


Le Kid s'envole, un rendez-vous impromptu

J'avoue que c'était un peu foufou et un peu dispendieux aussi.
Mais bon, après tout, j'ai une carte SNCF senior non ?
Me voici donc dans le train du retour, après un voyage express et une courte nuit parisienne, juste pour prendre le petit déjeuner avec le Kid, 27 ans dans cinq jours, qui s'envolait ce matin pour 18 mois de Volontariat International en Entreprise (VIE) à New-York.
Ce poste, il en rêvait.
Il ne le doit qu'à lui-même. 
Belle revanche sur tous les petits crevards de sa jeunesse qui le prenaient un peu de haut, et qui sont resté en rade depuis.

Depuis septembre, au moins 60 CV et presqu'autant de lettres de motivations en anglais, un ratissage quotidien des sites des banques qui l'intéressaient, des dizaines de tests-écrémages en ligne sans se décourager.
La hot line maternelle pour les débriefings, et, à la fin, plusieurs entretiens, et un choix à faire entre trois propositions.

Et puis, envers moi, une immense appréciation : "Merci maman, tu m'as énormément encouragé. Cela m'a beaucoup aidé. Tu as cru en moi, tu ne m'as pas fait peur avec le chômage et tout ça".
Je n'ai pas grand mérite : il était déterminé, je SAVAIS qu'il y arriverait. 
Tout faisait sens : son séjour aux USA avec moi, puis avec mon ami Mike, son master en Banque. En septembre dernier, il m'avait dit : "J'ai fait cinq ans d'alternance, pas question de rempiler derrière un guichet avec des types qui sortent de fac sans jamais avoir travaillé, et pour gagner une mendicité. Je veux m'expatrier, je sais que je peux." 
Il était donc resté à France Travail (qui avait promis une formation qu'on attend encore...) et je lui avais expliqué que, réussir, c'est souvent une affaire d'autoprogrammation de notre cerveau : des objectifs, des moyens.
Et il l'a fait.

Il faut savoir laisser partir les gens qu'on aime. Poser des actes sur cette liberté de vivre sa vie tant qu'il est temps, quand on peut, sans les retenir dans les filets de notre amour.

En janvier,  je lui ai offert une belle valise en avance sur son anniversaire. Depuis, on était constamment en contact, mais on ne s'était pas revus en vrai. Pour moi ce n'était pas possible, même si maintenant, avec les visios, on n'est pas coupé du monde. Je lui ai proposé ce rendez-vous impromptu et il en a été très heureux : "Je ne te l'aurais pas demandé, mais je suis super content".
Ce matin il ne réalisait pas bien, même s'il est archi préparé. Il a trouvé un logement, un club de boxe.
J'ai un très bon ami sur place qui veille au grain in case of.
Mais il laisse derrière lui son adorable jeune compagne, qui ne pouvait pas le suivre. Ils ont décidé malgré tout de continuer leur histoire à distance, avec des visites américaines.
Nous nous irons le voir en septembre.