Faire à mon rythme.
Parfois, j'ai un moment de découragement, à cause de l'argent, à cause de l'absence, à cause du travail.
Puis je me dis que, si j'étais restée là-bas, je n'aurais pas pas tous ces moments de répit qui émaillent ma semaine. Un enfant qui vient te dire merci après un entretien, une collègue que tu peux aider, quinze minutes seulement pour aller à la gym, un peu plus à la piscine, la chaleur douce d'Embraud, les répétitions de chant.
Je réalise à quel point ces trois dernières, et belles années, ont été physiquement dures.
Combien elles ont été utiles aussi.
En repassant à la gestion d'une classe ordinaire (dans des conditions un peu extraordinaires), j'ai dû sortir de ma zone de confort, m'approprier de nouveaux outils, rendre les transitions plus lisses et rapides.
Il me semble que, ce que j'ai gagné en efficacité, c'est cela qui est le plus utile dans mon poste actuel.
Bon pis on va pas se mentir : les vacances toutes les huit semaines et le mercredi...
L'inconvénient c'est que je suis beaucoup
enfermée ou en voiture.
Alors ce matin, en voyant le soleil briller derrière mes volets, et en sentant la douceur de l'air, j'ai tourné une nouvelle page de mon petit guide local de randonnée.
Souci numéro 1, il était déjà tard, et le parcours le plus proche était de 14 kilomètres.
Souci numéro 2, ma cheville est toujours faible, et mon inflammation des métatarses pas tout à fait guérie non plus. La marche devient vite douloureuse et reporte la guérison définitive.
J'ai décidé de ride mon bicycle, qui n'est toujours pas électrique, mais dont j'ai regonflé les pneus.
Mon bicycle semble un vélo de ville, mais en réalité, avec ses deux suspensions à l'avant, il aime gros les chemins.
Contrairement à moi qui ai toujours un peu les flipettes quand je ne pédale pas sur du plat.
Vu le timing, j'avais pas le choix, je me suis lancée.
La première récompense c'est d'avoir été au bout sans douleur, et en flânant un peu.
La deuxième c'est cette profonde respiration dont j'ai besoin, le corps qui se met en route au milieu des champs, le sentiment profond d'être en vie.
Et enfin, jongler fort à lui, parce qu'il aime ça le vélo, et que si j'ai de la chance, ça sera à moi de faire le guide.
#graphinBourbonnais
Une trace d'Histoire
dans le taillis des Ombres, sur les grands hêtres, des graffitis qui dateraient de la dernière guerre.
Et puis des nouvelles de mon cœur d'artichaut, apaisé, paré à hiberner...