C'est au refuge de Port-Ste-Foy (24)
juste avant le pont de Ste-Foy-la-Grande (33)
que s'est arrêté le voyage de Willy & Anita.
Partis de leurs Flandres belges le 21 juin
ils avaient prévus d'aller jusqu'à St Jacques dans la foulée
et d'y brûler leur sac avant le retour.
Sauf que la vie
ça ne marche pas toujours comme ça
et qu'Anita
les pieds dévorés d'ampoules
a en plus fait les frais d'une allergie au sparadrap
qui lui a arraché la peau.
Voilà donc une semaine qu'elle marchait comme ça
dans la douleur des chairs à vif.
On a cheminé deux jours ensemble
en prenant des raccourcis par la route
les chemins empierrés lui devant impraticables.
Le courage de cette femme m'a émue
autant que la couleur bleue de son orteil m'a inquiété.
Samedi soir
au gîte
j'ai partagé mon repas avec eux
vu qu'ils devaient couper leurs étapes en deux
et que leur budget commençait à être super serré.
Heureusement
Armelle, l'agricultrice qui nous recevait
avait largement garni mon plateau...
Mais dimanche
au refuge paroissial
l'hospitalière lui a demandé d'enlever ses chaussures devant elle
et elle ne lui a pas laissé le choix.
Urgences.
Et verdict du médecin : rapatriement sanitaire en Belgique
ou amputation des orteils pour cause de gangrène.
Anita a pleuré
puis elle a retrouvé le sourire.
A Ste-Foy il y a une gare,
ils peuvent donc reprendre d'ici l'an prochain.
Moi j'ai compris deux choses :
d'abord tout ne vient pas du premier coup forcément
et surtout
ce vieux truc judéo-chrétien
que si c'est pas dans la douleur c'est pas bon
c'est bullshit.
Respecter son corps
sur le chemin
c'est ça qui permet d'aller au bout.
2 commentaires:
une leçon
non plusieurs
Cette histoire est terrible... Et je suis contente de savoir qu'ils ont repris le chemin. Comme dit Barbara: "une leçon... Non, plusieurs..."
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