2013
2017
2020, j'ai rempilé presque trois années.
Et toujours la même attente, insatisfaite.
C'est drôle, mais bien souvent, on s'enferre dans une situation, parce que ce serait trop dur d'admettre qu'on s'est trompé.
J'ai un peu honte d'avoir été naïve, de m'être laissée bercer par quelques jolis mots, rares et touchants,
qui ont pesé lourd dans ma compréhension et ma confiance accordées au bénéfice du doute.
Une fausse sensation de liberté.
J'ai déjà investi beaucoup de moi,
ce serait pour rien ?
A ce moment là, probablement pas pour rien non.
Se rendre utile et se laisser utiliser pour se sentir aimée.
C'est l'histoire d'une vie.
Mais aujourd'hui ?
Je relis cette lettre, et je me dis,
ces derniers jours, quand je commençais à accuser le coup,
de tout, du confinement, de la solitude, de l'école,
le jardin d'Embraud m'a sauvée.
Un jardin sur mon chemin, juste au moment où j'en avais tout spécialement besoin.
Un jardin pour avoir le nez dans l'herbe et la terre.
Pour respirer.
Sentir le soleil sur mon dos, ou l'odeur de la pluie qui s'annonce.
Pendant ce temps, Padna, ce merveilleux compagnon de voyage,
brille par son absence.
Asteure qu'il n'y a plus de voyages, il est juste... loin.
Dans ma mémoire à géométrie variable s'édifient de nouveaux souvenirs.
Des souvenirs ancrés ici.
D'une friche, j'ai fait un formidable terrain de jeu.
J'ai fauché, greliné, couvert, semé...
J'attends des plants pour compléter
"Adopte le rythme de la nature, son secret est la patience."
Ralph Waldo Emerson
Hier, Jean-Baptiste m'a parlé de la Louisiane,
puis il s'est senti gêné, pensant avoir commis un impair.
C'est là que j'ai compris que j'ai mes propres souvenirs heureux de ces trois années magnifiques.
Un peu avec lui, beaucoup sans lui.
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais je trouve que c'est plutôt bon signe.
En dépit de cette attraction incroyable et inexplicable,
de tous ces signes du destin qui semblaient applaudir à ce spectacle de funambules,
comme une volonté extérieure à la mienne, contre laquelle je n'ai jamais réussi à lutter,
je crois bien bien que Padna ne peut pas être le destinataire de cette lettre, vieille de sept ans déjà...
Avec mon nouvel appartement, j'aurai aussi un petit jardin à moi.
Padna n'a pas de vrai jardin.
Il n'en aurait pas la patience.
9 commentaires:
Le commentaire de "l anonyme temporaire ",c était moi...
En 5 ans,ma vie a beaucoup changé et j ai finalement eu le courage de tout envoyer balader...ce n est pas simple tous les jours mais je ne regrette pas.
Ta lettre m a accompagné depuis 2015...je l ai relue quelques fois (j ai eu du mal à la retrouver dans tes archives de temps en temps !) et j y ai puisé de la force quand j en avais besoin car elle est tellement vraie!
J ai trouvé un bon compagnon qui me comble mais quelques questions me taraudent toujours : ai je le droit à ce bonheur ? Ai-je le droit d d'être respectée et aimée pour ce que je suis?...bref,je ne doute pas de lui mais de moi...comme quoi!
On est douée pour la sérénité ou pas!
je t'embrasse fort fort Coline
bon bien sûr ça ne suffit pas
c'est peu
insuffisant
mais je pense à toi
ps il est chouette ce jardin ...
eh oui la terre le jardin ça ressource
♥
@leyley : je crois sur tu touches vraiment au coeur de l'affaire. Déjà pour ouvrir une nouvelle porte il faut savoir fermer celle qui va vers ce qui ne nous convient pas.
Et surtout, il faut se aimer comme dit Gustina. Je suis quand même convaincue que nous, je, tu, méritons d'être aimées et respectées pour ce que nous sommes. Ce qui est différent de laisser aspirer ma joie de vivre pour satisfaire des besoins qui ne sont pas les miens.
En tout cas ton compagnon sait te montrer que tu comptes pour lui, et ça c'est très réparateur.
Merci pour ton message. Je suis heureuse de savoir que ce que j'écris aide quelques personnes.
@Barbara : c'est beaucoup au contraire. Tous les signes d'amitié sont d'un grand secours.
@Coline ♥
Je continue de te lire, en silence.
Je perçois ta tristesse, elle me serre le cœur et je m'en veux de ne pouvoir l'alléger.
Ici les choses ont évolué trop lentement à mon goût ces dernières années, avant de s'arrêter net il y a deux mois,
j'ai plus que jamais l'impression de m'enliser dans un sur-place.
Je t'embrasse.
@Do Mi bon courage aussi
Tu parles du jardin d'Embraud comme d'un lieu sauveur, souverain pour tes maux. Je me souviens d'un arbre que je croisais chaque jour sur ma route à une époque où je n'allais pas bien. Sa simple vue suffisait à m'apporter un peu de réconfort et à tenir bon... Il y a des lieux, des choses et des êtres aussi qui nous aident à garder la tête hors de l'eau et à continuer. Et tu le dis toi-même, tu es une très bonne nageuse.
@Emilie : il y a un arbre comme cela devant mon actuelle fenêtre de chambre. Je lui dois beaucoup..et je lui avais dédié un post là
http://agnelous.blogspot.com/2019/03/oh-la-caresse-du-soleil-sur-mon-ventre.html
La nature m'est généralement d'un grand réconfort.
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