9h32
Je clique sur "envoyer".
Mon flanc droit se crispe brusquement, le foie comme sonné par un uppercut.
Mon estomac se retourne dans une violente nausée, qui ne se déversera pas finalement, noyée par un torrent de larmes.
Une embâcle soudainement emportée par les flots.
10h00
Une demi-heure plus tard, je n'ai plus de larmes.
Le sommeil me gagne et vient se pendre à mes paupières.
Le corps qui parle, il faut l'écouter.
Se blottir dans le giron du lit, s'endormir sans tarder.
11h00
J'ouvre un œil, puis deux, le réveil luit doucement.
Je tâte mon ventre, mes membres.
Je suis vivante, et tout va bien.
Regagner la verticalité, et replonger dans la journée.
Je l'ai choisi ce jour, parce que l'après-midi j'ai des activités sportives, dont je sais qu'elles me seront secourables.
12h00
Le téléphone sonne, c'est lui.
Il dit qu'il s'est senti menacé par mes quelques lignes, et, en effet, s'il avait fait le mort, j'avais d'autres cartes dans ma manche.
Il ne peut pas se déplacer pour une rencontre, sa femme n'est pas au courant, d'ailleurs, elle est absente.
Je suis d'accord pour un entretien téléphonique.
Je pose mes questions, réemboîte les pièces du puzzle.
"Si tu dis que ça s'est passé, je te crois, mais moi je n'en ai aucun souvenir."
C'est déjà mieux que la dernière fois.
Il assure qu'il n'a jamais recommencé avec qui que ce soit, mais je reste ferme sur mes doutes.
Je peux le croire, mais il y a tellement de détails qui ne collent pas, ou qui s'emboîtent si bien que le faisceau d'indices renvoie la lumière crue d'un scialytique.
Et c'est assez clair dans mon esprit : soit il dit la vérité, et, le temps venu, il partira en paix.
Soit il ment, il tord un peu, il tord beaucoup, la vérité pour la rendre plus présentable. Les prédateurs sont les rois de la manipulation. Dans ce cas, il sait que je sais. Surtout, je suis convaincue qu'il partira dans la souffrance.
Oui, je crois à la justice immanente pour ceux qui trichent, pour ceux qui mentent, pour ceux qui exploitent, pour ceux qui violent...
Je me sens, depuis ce jour, apaisée et confiante.
Je croyais avoir un vide à combler, mais c'est un nœud qui s'est tranché.
Ce n'est pas la réponse qui compte, c'est la question que l'on pose, et comment on la pose.
Je m'étais promis que, dans deux mois, la femme sauvage aurait gagné.
Nous sommes à peine quelques poussières d'étoiles plus loin.
Face au ciel si vaste...
1 commentaire:
le noeud est tranché
la fin est plus ............."apaisée"
du moins s'ouvre vers l'avenir
la reconstruction
par contre j'ai vécu tes lignes aussi comme un upercut (vraiment :( suis je une éponge ?)et là j'ai la nausée
(pourtant aujourd'hui j'en étais exemptée ...)
je relirai plus tard donc
je te souhaite tes étoiles
pas lointaines
pas loin dans le ciel
ici
maintenant
sur les chemins de terre
réels
encrés
bisous et merci d'avoir partager
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