Demain je pars.
Seule.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas préparé un voyage un peu compliqué.
Alors oui, j'aurais pu renoncer.
Ou attendre encore.
Mais attendre quoi ?
La fin de la crise sanitaire, la fin de la guerre, la fin du monde, ma propre fin ?
J'ai bien réfléchi.
j'avais ce plan, depuis longtemps, de passer un mois à sillonner la Russie en train.
J'avais pris un an de cours. Je balbutiais un peu.
J'avais même, finalement, un partenaire.
Nous devions partir en juin.
Le jour où nous regardions les billets d'avion, l'Ukraine était envahie par les troupes russes.
Nous étions, au printemps, partis en Italie.
Pas de nuits banches à St Petersbourg !
Mais moi, je vois le temps filer.
J'ai renoncé à beaucoup de choses déjà, avec toutes ces peurs qu'on nous agite sans cesse sous le nez. Je ne veux pas renoncer à chanter avec mon petit-fils.
Alors j'ai réfléchi.
Plus tard, c'est souvent trop tard.
Et lui, il a dit : "Tu as envie de faire cela depuis longtemps, vas-y !".
Il ne parle pas la langue, n'a pas les mêmes motivations, mais me soutient toujours.
Il en profite pour préparer mon emménagement. Avec nos aller-retour, il n'a pas eu beaucoup de temps.
Donc, voilà, je pars quand même.
Moins longtemps, moins à l'aventure.
Trois jours en Estonie, le bus, une semaine de cours de langue à St Petersbourg, trois jours à Moscou, et retour.
J'ai eu mon visa sans souci. Evidemment...
Le principal tracas, c'est l'argent. On ne peut pas utiliser les cartes bancaires, censurées par les sanctions européennes. Impossible de partir avec du cash pour un mois, c'est carrément dangereux.
Donc il faut payer beaucoup d'avance, car oui, on peut opérer des transactions pour payer l'école, l'hébergement, et même les hôtels...
Au passage, je remarque que la Société générale, le groupe Accor, bref, tous ceux qui ne se sont pas fait gauler, ont encore tous leurs intérêts là-bas...
La preuve que toutes ces simagrées sont aussi ridicules qu'inutiles. Elles ne dérangent, finalement, que les petits, les obscurs, les familles qui ne peuvent pas se revoir.
Moi, je ne crois pas au concours de qui aura la plus grosse...b... bombe !
Mois je crois aux battements d'ailes des papillons.
A l'amour qu'on porte en soi.
J'emporte une lettre de ma belle-fille, avec le dessin des petites mains de Vania, quelques fleurs. Je la posterai de là-bas.
Je pars aussi en reconnaissance finalement.
Maintenant, comme j'ai été un peu malade cette semaine, il me reste à invoquer Ste Rita que vendredi mon PCR soit négatif, c'est la dernière condition pour entrer en Russie.
Je pars aussi à cause de cette chanson...
Elle sera mon fil... bleu !
4 commentaires:
profite
à bientôt
"Plus tard , c'est souvent trop tard " , comme tu as raison ! Je te souhaite un beau voyage !
Anne d'Alsace
Eh bien bravo ! Tu as fait le voyage que je voulais faire avant que la pandémie vienne ruiner tous mes projets !
Personnellement j'ai renoncé à faire le voyage, je t'en admire d'autant plus !!! Et je me dis, hélas que plus tard, c'est souvent trop tard...
@Terry Si tu as lu la suite, tu as compris que je ne suis pas entrée en Russie finalement, mon PCR a été positif deux fois. Et cette exigence est tombée... le 21 octobre, trois jours après mon retour.
Pas grave, j'y retourne en juin, pour les nuits blanches de St Pétersbourg. Au fond, c'était mon projet initial. Le meilleur est toujours devant.
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