Cette nuit, je dormais en pointillés, recroquevillée dans mon pyjama de mérinos, pour garder mes distances dans le lit spartiate de l'auberge de jeunesse de Clermont, les heures s'égrenaient lentement, j'avais soif, quand soudain un rêve m'est venu.
Je conduisais mon Berlingo, très contrariée, profondément triste et retournée de colère, à travers mes larmes, j'ai eu un moment d'inattention et je n'ai pas vu que la route se terminait par un à-pic vertigineux dans lequel j'ai basculé sans pouvoir faire marche arrière. Coincée dans mon véhicule, je me suis sentie tomber, et j'ai accepté de mourir, là. C'était le moment et je n'y pouvais rien. Mais je ne me suis pas écrasée au sol : j'ai atterri doucement dans un de ces petits villages français signalés par l'élancement d'un clocher ceinturé de maison aux tuiles rouges.
Quand je me suis réveillée, j'avais retrouvé un peu d'espoir malgré le chagrin. Oui, c'est cela que je dois faire, trouver un de ces bourgs de quelques milliers d'habitants, où la vie s'écoule lentement, où je peux tout faire à vélo, et organiser ma vie en fonction de mes besoins et priorités. Il me reste à trouver où.
Car non, je ne resterai en Bretagne. C'est trop loin de ma famille, de mes amis.
Je n'avais qu'une raison d'y être et c'était lui.
Lui si gentil, doux et serviable, une crème...encore là avec moi en route vers l'Ardèche pour un nouveau stage convivial de chant russe, la dernière personne que j'aurais cru capable de malhonnêteté, et qui, pourtant, me mentait depuis des mois.
Pendant qu'il me gardait sous le coude, une autre femme lui tournait autour, sous mes yeux, à laquelle il n'avait jamais signifié de fin de non recevoir. Ce n'était qu'une amie, j'étais inutilement jalouse. C'était pourtant à elle qu'il pensait quand il était avec moi.
Hypocrisie, lâcheté, calcul ?
Il n'a rien dit. En réalité, dès que j'ai quitté mon poste de gouvernante, intendante, femme de ménage et organisatrice de voyages, pour reprendre ma liberté, ses soi-disant sentiments pour moi ont faibli. Il s'est senti abandonné, alors que j'avais déménagé à 10 km pour lui enlever la pression de mon mal-être, tout en poursuivant notre relation. C'est une génération pour laquelle il est normal que la femme se sacrifie et pense d'abord aux besoins de l'homme
Mais comme il déteste être seul, j'imagine qu'il attendait d'avoir concrétisé avec l'autre, avant de cracher le morceau.
Tout cela, je l'ai découvert vendredi, en me réveillant dans le lit de notre étape d'Issoire. Il m'a suffit de poser quelques questions, pour obtenir une douloureuse réponse.

1 commentaire:
Oh Coline je suis désolée de lire ça ....
prends soin de toi
pense à toi
suis TES envies Gros gros gros bisous
Barbara
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