mercredi 22 avril 2020

Caminho portugues # 14 De Milladoiro à Santiago - Vendredi 6 mars 2020


Quitté l'albergue Ikéa,
Petit-déjeuné à la cafétéria d'une station service de la banlieue dortoir.
Cheminé, con animo, sur le dernier tronçon (d'après moi bien plus sympa que celui du Camino frances)
De loin on aperçoit les tours de la cathédrale.




 Arrivée devant, bien sûr elle est fermée pour rénovation...

Mais quand même une partie, dont la statue pour l'accolade

 et le tombeau, reste accessible au public.

Mon poncho, mes pieds et moi-même, on est bien contents d'avoir réussi notre petit défi.
La morale de tout ça ?

Éloge de la lenteur, qui permet de vaincre douleur et découragement.







 Je prends une chambre en albergue privée, recommandée par une pèlerine tchèque passée deux jours avant.
La réceptionniste évoque le virus, comme une simple grippe qui passera avec le printemps.
C'est bizarre, il y a six ans, j'avais tout autant mal aux pieds,
et je m'étais sentie très seule, au point d'avoir regretté n'être pas allée à l'albergue publique.
Cette fois-ci c'est différent. 
Je me sens légère, heureuse de vivre.
Ce chemin m'a-t-il mieux convenu ? Plus appris ? Ou arrive-t-il au bon moment ?
Je ne pensais plus en être capable, et je l'ai fait.

Je me balade dans Santiago.


Santiago presque vide en hiver, c'est une atmosphère différente,
qui ne s'anime qu'à la nuit, à l'espagnole...
Très agréable.












Je traîne.
Ils ont changé le lieu du bureau de délivrance de la Compostela.
Je patiente dans la chapelle, devant la vierge pèlerine.


L'accueil ouvre avec plus d'une demie-heure de retard, pour cause de mesures anti- virus : 
on entre un par un, on reste à distance de l'employé.
Le danger se rapproche, sans être vraiment là.

Dans une boutique des arcades,
j'achète quatre petits bracelets, pour mes quatre élèves les plus fragiles.


Je projette de le leur donner à la fin de l'année, en leur faisant promettre de toujours croire en eux,
en leur capacité à réussir.Je veux leur assurer que je penserai à eux, même si je ne suis plus là.

L'un d'eux est un enfant abusé qu'on n'a pas réussi à exfiltrer...
Le soir, je regarde Festen, en me demandant comment je vais gérer ma propre histoire.
Faire justice.
Faire surgir la vérité du silence et de l'oubli, dans lesquels elle avait été plongée.

2 commentaires:

Barbara a dit…

merci Coline pour ces partages

très ascensionnels en émotion ....


et bien sûr bravo !
tu ne le dois qu'à toi

irène a dit…

merci pour ça ...et les "confinements de Madame Nicole". Tu nous fais du bien