dimanche 12 avril 2020

Le grand confinement de Madame Nicole # 28 Éloge de l'ennui

Oui, ça aurait pu être différent.
Cet enfermement aurait pu me conduire à changer radicalement mon idée, et à revenir travailler un ou deux ans de plus, effrayée par l'ennui.
C'est tout le contraire.
Je ne m'ennuie pas.
Le temps qui s'étire doucement, et qui s'est installé juste à la sortie de mon chemin de lenteur, goûte la liberté à venir.
J'ai des moments de blues, c'est certain.
Malgré les messages amicaux, les visio, le téléphone, mes proches me manquent.
Et bien sûr la liberté d'aller et venir, toucher, embrasser, danser, nager...
Cette parenthèse pourrait se résumer à un pan entier de vie volée.
Paradoxalement j'en apprécie chaque minute.
Collectivement c'est un drame qui m'atterre, qui m'interroge et m'effraye quant à son issue...
Individuellement c'est une délivrance dont je ne me sens pas coupable.
Je travaille à mon rythme, je nourris mon esprit, je lis, je réfléchis, je pédale et je chante.
Et bien souvent je reporte à demain ce que je n'ai pas fait aujourd'hui.
C'est sans conséquence.
Doucement je me détache de toutes ses attentes qui biaisent les cartes du présent, sans même que l'on ne s'en aperçoive.
Sur le chemin je marchais entre terre et ciel.
Me voilà posée entre matin et soir, entre lune et soleil...
Avec une confiance et un calme intérieur que je n'ai jamais connus auparavant.
J'attends la suite avec curiosité et confiance, le cœur grand ouvert à l'inédit ...


3 commentaires:

Barbara a dit…

Emilie a dit…

Ça fait du bien de lire ces mots, Nicole.
Et je me souviens (référence à ton billet suivant ou précédent) avoir été très touchée par ce que tu as vécu lors de ton grand voyage de l'an passé.
Petite question de curieuse : Padna, c'est "partner" ?

Madame Nicole a dit…

Oui.
En Louisiane, un padna c'est un partenaire ami proche, avec qui tu vas à la pêche, à la chasse. Ça vient de partner.
Mais tu auras compris que je l'utilise autrement...