jeudi 17 juillet 2014

La grossitude, ça n'existe pas... #2


Ma petite fille.
Ma toute petite fille.
Je suis tellement désolée de ce qui t'est arrivé.
Tellement désolée que tu sois restée seule avec lui,
et qu'il n'y ait eu personne pour te protéger ce soir là,
et personne ensuite pour voir comme tu souffrais,
que quelqu'un t'avait blessé et que rien ne serait plus jamais pareil.
Si j'avais été là, moi la femme forte que je suis aujourd'hui, je t'aurais regardé toi,
et j'aurais vu, tu peux me croire.
Je t'aurais prise dans mes bras et tu n'aurais eu plus rien à craindre.
Tu aurais compris que ce n'était pas de ta faute.
Je t'aurais consolée.
Mais pour ça, c'est trop tard,
alors je te le redis : je suis désolée.
Ta peine est la mienne.

Ma petite fille.
Ma toute petite fille.
Je te demande pardon.
Il est encore temps, et grand temps même.
Pardon pour lui, pardon pour eux.
Pardon d'avoir gardé en moi cette mémoire de victime, de culpabilité et d'insécurité.
Pardon pour le manque.
Pardon pour le vide.
Pardon de croire que je ne suis pas faite pour recevoir de l'amour.
Pardon d'avoir besoin de me protéger du monde.

Ma petite fille.
Ma toute petite fille.
Il me faut te remercier aussi.
Merci d'avoir attiré mon attention sur ce qui m'empêchait d'être moi-même.
Merci de me faire prendre conscience que ma fragilité n'est que façade.
Merci d'essayer de me libérer.


Ma petite fille.
Ma toute petite fille.
Tu as fait de ton mieux.
Je te regarde et je t'aime.
Je t'aime parce que tu as survécu héroïquement à cette nuit là, à l'absence de ta mère et aux secrets de famille.
Je t'aime pour cette force intérieure. C'est pas tous les jours facile, mais tu puises ton énergie dans ta bonté, et c'est pour ça que je t'aime. Parce que tu sais pardonner et pour ta confiance en l'avenir.
Je t'aime, tu mérites d'être au monde, tu mérites d'être réconfortée, mais sache que tu as désormais tout l'espace pour exister.
Je t'aime et sois sûre que tu es en sécurité.
Tu as ta place ici et tu n'es pas née pour rien.
Tu es venue pour me faire sourire et chanter à travers mes larmes.
Je t'aime pour m'avoir fait naître aussi.

Désolée.
Pardon.
Merci.
Je t'aime.







2 commentaires:

Barbara a dit…




j'en pleure

si fort



trop fort pour commenter avec des mots
plus tard peut être

cédille a dit…

❤️